Lancée il y a plusieurs semaines l'opération ‘’Libérez les trottoirs’’ se poursuit à Libreville et ses environs au grand bonheur de certains et au grand désarroi des autres qui espèrent la voir s'appliquer à tous les quartiers de la capitale gabonaise y compris à certaines administrations.
La mairie de Libreville a lancé il y a plusieurs semaines une vaste opération de démolition des constructions anarchiques baptisée "Libérez les trottoirs". Cependant de nombreux Gabonais se demandent si cette dernière s'étendra à tous les quartiers de la capitale gabonaise ou va-t-elle se limiter à quelques uns comme ce fût le cas en 2011?
Si cette opération est bien accueillie par certains riverains car elle permet de débarrasser la ville des échoppes et autres constructions anarchiques qui ternissent son image, en revanche elle est pour d'autres, source de malheur au regard des disparités observées durant les opérations de casse.
En effet, de nombreux observateurs estiment notamment que cette opération bien que salutaire ne devrait pas faire l'objet de parti pris comme cela peut s'observer à certains endroits. Aussi, elle devrait d'abord s'appliquer à la mairie de Libreville dont une partie de la barrière notamment celle faisant face à l'assemblée nationale n'aurait pas été construite en tenant compte des consignes prévues qui voudraient que les édifices soient construits 5 mètres après le trottoir.
De même que cette opération devrait s'étendre au centre-ville où les barrières de nombreux édifices ne respectent pas également ce même principe. Ils en veulent pour preuve, la barrière du commissariat central à Libreville, celle du ministère de l'Economie et des Finances, du ministère de l'Intérieur, etc...
Bon nombre de Gabonais espèrent également que cette opération ne se limitera pas à certains quartiers mais devrait tout aussi concerner plusieurs quartiers sous-intégrés épargnés lors de l'opération lancée en 2011 par le ministère de l'Habitat. C'est le cas des quartiers Akebé où les trottoirs n'existent que de nom, Belle vue 1 et 2, Kinguélé, Likouala, Nombakélé, Derrière l'hôpital, Avenue de Cointé, Baraka pour ne citer que ceux- là.
Pour rappel, l'opération qui se poursuit toujours s'est déroulée le week-end dernier au sein du 1er arrondissement de Libreville, notamment dans les quartiers Ambowé, Charbonnages, carrefour Camp de Gaulle, où des engins du génie militaire et ceux de l'entreprise Agli ont procédé à la destruction des boxes et autres magasins de fortunes construits aux abords des trottoirs laissant leurs propriétaires sans voix.
Ce fut le cas pour Brice Ndong, un ancien journaliste des chaines de télévision Tv+ et Téléafrica, dont les boxes ont été détruits le week-end dernier au carrefour Camp de Gaulle par le génie militaire qui a décidé d'entamer mardi 21 octobre 2014 une grève de la faim devant l'assemblée nationale pour protester contre la destruction de ses biens qu'il a qualifié d'injuste.
" L'Etat gabonais a détruit illégalement tout mon centre commercial dans lequel travaillaient plus d'une quinzaine de Gabonais au carrefour camp De Gaulle. Je m'insurge contre cette injustice et ces démolitions anarchiques à Libreville. Tout gouvernement qui défend son peuple doit avoir un comportement citoyen et responsable" a-t-il déclaré.