Une commission sanitaire de l'ONU s'est réunie pour la troisième fois en trois mois pour évaluer la réponse actuelle de l'organisation internationale à la crise mondiale d'Ebola dans le cadre des efforts d'agences internationales pour lutter contre la maladie mortelle, ont indiqué des responsables des Nations Unies mercredi.
Le porte-parole adjoint des Nations Unies, Farhan Haq, a indiqué aux journalistes que le Comité d'urgence du règlement sanitaire international de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur Ebola avait ouvert des consultations à Genève, en Suisse, dans le cadre de son mandat.
Le Comité d'urgence est convoqué régulièrement pour conseiller le Directeur général de l'OMS sur les risques associés aux épidémies et émettre des recommandations sur les restrictions de voyages et d'échanges commerciaux.
Le groupe a été convoqué pour la première fois en août, avant que l'OMS ne déclare Ebola "urgence de santé publique de portée mondiale" et recommande la mise en place de dépistages aux sorties pour les voyageurs malades ou en contact avec des personnes infectées.
M. Haq a fait savoir que le Comité d'urgence partagerait ses conclusions avec le public jeudi.
Selon le dernier rapport de l'OMS sur la réponse à Ebola, jusqu'au 19 octobre, 9936 cas confirmés, probables et présumés ont été signalés dans cinq pays, dont la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, l'Espagne et les Etats-Unis et deux pays précédemment affectés par l'épidémie, à savoir le Nigeria et le Sénégal, et 4877 personnes ont succombé à la maladie.
Si l'épidémie a cessé au Nigeria et au Sénégal, l'insitution sanitaire des Nations Unies a averti que la transmission d'Ebola restait en revanche "persistante et généralisée" en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
L'épidémie a eu des répercussions non seulement sur le secteur de la santé, mais aussi dans d'autres domaines divers. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), par exemple, a noté que l'épidémie d'Ebola actuelle était la plus importante de l'histoire dans le monde et que la crise "avait des répercussions sur la sécurité alimentaire des populations touchées".
"Si nous n'agissons pas maintenant, les conséquences de l'épidémie pourraient avoir des effets durables sur les moyens de subsistance et les économies rurales des agriculteurs", a averti la FAO dans une note d'information. "Une approche multisectorielle est nécessaire pour contenir l'épidémie et stabiliser les régions affectées".
La FAO "demande de toute urgence" 30 millions de dollars pour soutenir des activités liées à son Programme de réponse régionale à l'épidémie d'Ebola au cours des 12 prochains mois en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone et dans des pays à risques, et cherche "une stratégie à deux volets pour mettre fin aux pertes humaines tragiques tout en préservant les revenus, la nutrition et la sécurité alimentaire".
Compte tenu de la situation, le chef de la Mission des Nations Unies pour la réponse d'urgence à Ebola, Anthony Banbury, a visité mercredi la capitale de la Guinée, Conakry, où il a rencontré le président guinéen, Alpha Condé. M. Banbury est arrivé dans la capitale pour présenter un cadre opérationnel de réponse à Ebola et "comprendre ensemble les défis clés et les besoins prioritaires de la Guinée", a-t-il expliqué.