La commission chargée de la révision de la liste des médicaments remboursés par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a rendu son rapport. Une nouvelle liste intégrant les génériques, faciles d’usage et moins restrictifs, a vu le jour.
A l’initiative de la CNAMGS, les acteurs du domaine du médicament se sont réunis, du 14 au 22 octobre courant à Libreville, pour réviser la liste des médicaments conventionnés par cette structure d’assurance maladie. L’exercice visait notamment à identifier des produits pharmaceutiques à même de couvrir le plus grand nombre de pathologies connues au Gabon.
Comme à l’ouverture des travaux, un parterre d’invités a répondu présent parmi lesquels le ministre délégué auprès du ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale, Marie-Françoise Dikoumba, ainsi que l’Ordre des pharmaciens, les chefs de services des unités hospitalières, le syndicat national des pharmaciens, les compagnies et courtiers d’assurance, la Faculté de médecine, les programmes nationaux de santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Unicef …
Au terme de cet atelier, l’on retient que la nouvelle liste tient compte des maladies les plus fréquentes au Gabon. Il s’agit du paludisme, du diabète de l’hypertension artérielle. Au-delà, elle prend en considération les maladies engageant le pronostic vital à l’instar des cancers, des hépatites, de même que les maladies rares et très coûteuses telles que le lupus et l’insuffisance rénale. «D’usage facile et moins restrictive que la précédente, il s’agit d’une liste consensuelle, intégrant des nouvelles molécules, des génériques dont le but ultime est de faciliter véritablement l’accès aux médicaments à toutes les couches de la population», a estimé Marie-Françoise Dikoumba qui, rappelant que «la santé n’a pas de prix, mais qu’elle a néanmoins un coût», a exhorté les professionnels du secteur à «s’approprier le concept coût/efficacité, en privilégiant dans leur prescriptions des médicaments génériques efficaces, à prix raisonnables, afin de réduire la facture du médicament de la CNAMGS qui s’est élevé à environ 3,7 milliards de francs pour l’année 2013, soit 20% de ses dépenses de prestations techniques locales hors fonds privés».
Les contributions des pharmaciens ont également été prises en compte. Les différentes sessions abordées comprenaient les spécialités relatives à la psychiatrie, l’anesthésie/réanimation, l’ophtalmologie, l’oto-rhino laryngologie, la stomatologie, l’infectiologie, la dermatologie, la néphrologie, la neurologie, la cancérologie, la gynécologie etc. Le rapport des travaux souligne que de nouvelles molécules ont été intégrées et celles qui ne répondaient plus aux critères d’inclusion éliminées. Les spécialistes se sont interrogés sur la place des produits à usage strictement hospitaliers (anesthésie/ réanimation, radiologie,…) dans la liste des médicaments remboursables par la CNAMGS. Il en est de même pour les médicaments des programmes subventionnés par l’Etat tels que les antirétroviraux, les antituberculeux…
Plus spécifiquement, pour ce qui est de la rhumatologie, les spécialistes ont émis le souhait de promouvoir la prescription de la morphine dans le traitement de la douleur, pour peu que cet usage soit contrôlé par une autorité compétente. Au regard du nombre de patients atteints de lupus et devant le coût élevé de son traitement, les spécialistes ont souhaité une prise en charge à 90%. Le cas de la gastro-entérologie a également fait débat et les techniciens ont souligné le nombre croissant de cancers du foie chez les sujets jeunes. Au regard du coût élevé de la prise en charge, ils ont suggéré la mise en place d’un programme de prévention tandis que pour ce qui est de la pneumologie, ils ont proscrit l’administration des fluidifiants bronchiques, ces médicaments étant déjà contre-indiqués chez les nourrissons.
Pour les hématologies, la CNAMGS a donné son accord pour le conventionnement du Centre national de transfusion sanguine à hauteur du tarif conventionné, tout comme pour la parasitologie, les antipaludiques dans leurs formes suspension et suppositoire ne sont plus préconisés d’après les dernières recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé.
Par ailleurs, les monothérapies sont déconseillées sauf sous forme injectable. Et en ce qui concerne l’endocrinologie, les endocrinologues ont fait un plaidoyer pour la prise en charge des stylos à insuline rechargeables. Ils souhaitent également une revalorisation du taux de prise en charge pour cette affection de longue durée.