Comparé à l’offre de logement proposée dans les années 80-90 par la Société Nationale Immobilière (SNI) et présentant les mêmes objectifs, on ne peut pas dire que la Société Nationale du Logement Social (SNLS) semble vouloir pour autant, faciliter l’acquisition des logements décents aux Gabonais les plus défavorisés.
Dans les années 80, alors que le pays ressentait encore les effets du boom pétrolier de 1973 la SNI, l’une des premières société immobilière publique au Gabon, s’était proposée de commercialiser à Libreville des logements à des prix accessibles pour toutes les catégories de couches sociales.
Sa politique, à l’époque était de mettre à la disposition des ménages gabonais des logements sociaux sous location-vente au prix de 45.000 francs CFA le mois pour les maisons les moins chères et payable sur une durée bien déterminée. Une fois arrivée à échéance fixée, les locataires devenaient par la suite, définitivement propriétaires de ces maisons. Ce projet avait alors connu un franc succès.
Cependant le cheminement emprunté par la SNLS, créée en avril 2013 pour permettre l’accession à la propriété pour tous les Gabonais, semble dévier du principal objectif pour lequel il a été mis en place.
D’une part, à cause des prix de loyer ou de vente de ces habitations qui paraissent élevés pour des logements à vocation sociale. En effet, malgré la décision du président de la République, Ali Bongo Ondimba, de relever à 150.000 francs CFA le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), nombreux sont les travailleurs aussi bien du secteur public que du privé qui continuent de percevoir des salaires inférieurs à ce montant légal.
Avec de tels salaires comment parvenir à payer chaque mois une maison dont le loyer le plus abordable est fixé à 207.790 francs CFA par la SNLS ? Une offre qui semble exclure d’emblée les catégories de populations les plus défavorisées.
Tout comme, l’acquisition de terrains viabilisés auprès de la SNLS qui dépasse largement les capacités financières des plus démunis.
Si la SNLS compte vraiment atteindre l’objectif qui a motivé sa création à savoir ‘’contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations ayant des revenus modestes ou économiquement faibles’’ comment expliquer des loyers aux montants aussi élevés et des prix de vente de terrains prohibitifs pour les personnes ciblées ?
Face à cet état de choses, la SNLS ne crée-t-elle pas un cercle vicieux où ce sont les Gabonais aux revenus les plus modestes qui seront les sempiternels exclus de ces offres logements qui leur sont pourtant principalement destinées?