Récemment invité sur la radio française France info au sujet du forum économique qu’il organise au Sénégal en marge du XVe Sommet de la francophonie, l’homme d’affaires franco-marocain a eu la dent dure contre l’opposition gabonaise.
N’allez pas lui poser des questions sur le coût de ses différentes prestations au Gabon et plus largement sur le continent. L’homme d’affaires ne l’apprécierait que moyennement voire pas du tout. Ce qu’il a d’ailleurs laissé transparaître lors de son intervention, le 16 octobre dernier, sur les antennes de la radio française France info, alors qu’il était l’invité de Jean Leymarie pour «L’interview eco».
Alors qu’il avait été désigné par Macky Sall, président du Sénégal, sans qu’aucun appel d’offres n’ait officiellement été lancé, pour s’occuper de la communication relative au XVe Sommet de la francophonie, Richard Attias prépare le premier forum économique de la Francophonie qui devrait se tenir à Dakar. Une nouvelle initiative de génie. L’occasion donc pour ce communicant de revenir sur les nombreuses critiques dont il est l’objet Et au nombre de ses pourfendeurs, il est une «espèce» en particulier que le fondateur du New York Forum Africa n’apprécie que très peu : les opposants gabonais. A leur sujet, il s’est montré plutôt dur voire méprisant.
En effet sur la question de son supposé soutien au «régime prédateur» dont il est accusé par ces derniers, celui qui est passé de l’ombre à la lumière à la faveur d’une affaire de mœurs et des histoires d’alcôve a fait une réponse pour le moins triviale : «Je pense que si ce régime était tel que le qualifie une petite poignée d’opposants, il (Ali Bongo) ne serait pas reçu par tous les chefs d’Etat de la planète. Il ne serait pas reçu par le président Hollande, il ne serait pas à la droite du président Obama au tout récent sommet des Etats-Unis et de l’Afrique. Donc, je suis effectivement et totalement en désaccord avec ce que dit cette poignée de personnes, qui ne s’attaquent d’ailleurs pas qu’au chef de l’Etat mais qui ont des propos parfois extrêmement outrageux vis-à-vis de n’importe qui, si on ne pense pas comme eux». Rien moins que ça….
Dès lors, de nombreux observateurs se sont interrogés, à l’instar de Jean-Baptiste Placca, intervenant sur la radio internationale RFI dans le programme intitulé «La semaine de…», le 18 octobre dernier. «Les opposants peuvent-ils critiquer les choix coûteux des chefs d’État pour leurs pays, sans subir le mépris de ceux qui sont en affaires avec eux ?», s’est demandé le chroniqueur au quotidien «La Croix» et fondateur de «L’Autre Afrique» visiblement outré par la sortie de l’homme d’affaires franco-marocain. «Ces dernières années, il (Richard Attias) a vendu son produit non seulement au Gabon mais aussi au Congo Brazzaville et à la Guinée équatoriale, et il se flatte de résultats tangibles», rappelle le chroniqueur flairant une histoire de gros sous, avant d’ajouter : «Aux journalistes qui lui demandent 1 ou 2 exemples concrets de ses retombées, il répond juste que plusieurs milliards d’euros d’investissement ont été signés.».
Pour éviter de s’attirer les foudres de l’homme d’affaires, il vaut mieux éviter la question. Trop indiscrète. Pourtant, s’il est bien forcé d’accepter que «l’Afrique est le continent où l’on gagne le plus facilement de l’argent, rapidement et beaucoup», Jean-Baptiste Placca estime pour sa part qu’«il arrive un moment où même les peuples les plus crédules finissent par se demander si l’on ne se moque pas d’eux. Alors oui ! Une poignée d’opposants peut légitimement s’interroger sur l’utilité de coûteuses opérations de communication qui tendraient à impressionner les pauvres Africains, en faisant défiler sous leurs yeux des personnalités que l’on ne voit jamais qu’à la télévision ou au cinéma». Pour lui, «il aurait été tellement bien, de la part de M. Attias, d’observer à l’égard de la politique gabonaise et des opposants de ce pays la même réserve et la même prudence qu’il affiche sous couvert de non-ingérence dans les affaires politiques de la France lorsqu’on lui parle du retour de Nicolas Sarkozy dans le jeu politique. Beaucoup au Gabon vivront comme un mépris injustifié les termes qu’il utilise à l’égard des figures qui ont tout de même le respect d’une partie de leur peuple».