Plutôt que de se battre pour la libération de leurs congénères incarcérés depuis une centaine de jours, un groupe d’étudiants a récemment réclamé la libération du président de l’Union pour la nouvelle République, impliqué dans une présumée affaire de contrefaçon de billets de banque.
Les étudiants gabonais comprendront-ils jamais la nécessité de s’unir en un seul et même bloc pour la défense de leurs différentes revendications ? Si leurs revendications sont restées les mêmes depuis des années, la réponse à cette interrogation est sans équivoque : ce n’est pas pour demain. Manifestations mal organisées, débordements prévisibles à chaque mouvement de grève, chantage et soupçons de corruption, rien ou presque ne présage d’un retour à la sérénité dans les universités gabonaises.
Illustration de ce malheureux constat : une bien curieuse manifestation s’est récemment tenue à Libreville, à l’initiative d’une trentaine d’étudiants environ. Alors qu’un autre groupe d’étudiants a initié, depuis plus de 3 mois, une grève de la faim à la cathédrale Notre Dame de l’Assomption pour le rétablissement des bourses d’études d’une centaine d’entre eux et pour la libération de 2 autres incarcérés à la prison centrale de Libreville pour «troubles à l’ordre public», la trentaine d’étudiants ayant manifesté le 16 octobre dernier a réclamé ni plus ni moins que la libération de Me Louis-Gaston Mayila. Rien que ça !
Du coup, des questions surviennent : qu’est ce qui a pu motiver cette manifestation ? La trentaine d’étudiants aurait-elle été «manipulée» par quelque responsable politique ? Sinon, comment comprendre qu’elle ait choisi de manifester pour la libération du président de l’Union pour la nouvelle République (UNPR), impliqué dans une supposée affaire de contrefaçon de billets de banque, plutôt que pour celle des leaders étudiants Firmin Ollo Obiang et Célestin Mitong Mitong ? Le groupe d’étudiants a dénoncé la détention «arbitraire» de l’homme politique, avant d’en appeler à l’intervention des plus hautes autorités du pays…