Présentée comme un moteur de développement rural, l’agriculture familiale se cherche encore une place dans les politiques publiques nationales.
Célébrée le 16 octobre sous le thème de «l’agriculture familiale nourrit le monde et préserve la planète», la Journée mondiale de l’alimentation s’est faite autour des orientations stratégiques du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). Dans son propos de circonstance, le ministre en charge de l’Agriculture a eu tout le mal du monde à faire le lien entre le leitmotiv de l’événement et la réalité qui veut qu’en matière agricole, le pays soit tributaire à près de 80% de l’extérieur.
Concrètement, Luc Oyoubi n’a fait qu’énumérer les éléments du plan sectoriel «agriculture élevage», alors que, sur le terrain, l’agriculture se meurt. Et pourtant, la question du régime foncier applicable aux terres et aux forêts, demeure une préoccupation majeure. Or, l’accès à la terre, à l’eau et aux autres ressources naturelles ainsi que leur contrôle constituent des prérequis au développement de l’agriculture au même titre que l’accès aux marchés, au crédit, à l’investissement et à la formation. L’enjeu ici étant le droit des peuples à produire une bonne part de leur nourriture et à garantir leur sécurité alimentaire. Comment peut-on prétendre à une souveraineté alimentaire, si les politiques publiques n’encouragent pas la petite agriculture ?