Elargir la liste des médicaments pris en charge par la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), c'est l'objectif des assises organisées durant une semaine à Libreville par les responsables de cet organisme et l'ensemble des praticiens de la médecine moderne.
Réfléchir à l'idée d'élargir la liste des 1.800 médicaments déjà couverts par la Caisse nationale maladie et de garantie sociale (Cnamgs) et mettre un terme aux plaintes récurrentes des patients, mais surtout amener les médecins à les prescrire conformément aux conventions qui lient l'organisme aux hôpitaux du pays, est tout le sens des assises convoquées depuis mardi 14 octobre 2014 à Libreville par les responsables de la Cnamgs.
Pendant une semaine, les participants devront proposer de nouveaux traitements capables d'être pris en charge par la Cnamgs en plus des produits déjà couverts mais difficilement prescrits aux malades par les médecins.
« Concernant la liste de médicaments, il y a quelques années, nous avions 800 produits et sommes passés plus tard à 1.800. Malgré cette augmentation importante, beaucoup de professionnels de la santé ne se sont jamais retrouvés dans cette liste avant qu'elle ne soit distribuée. Raison pour laquelle nous avons annoncé publiquement que nous puissions nous retrouver afin que tous les médecins puissent s'approprier cette liste et ne trouvent plus de raisons de ne pas les prescrire. Cette liste devrait être avec tous les professionnels que vous êtes afin de permettre à nos concitoyens de se soigner correctement », a souhaité le Pr Michel Mboussou, directeur général de la Cnamgs.
Ne plus donner la possibilité aux professionnels de la santé de prescrire aux assurés Cnamgs des médicaments non couverts est le but recherché par ces assises auxquelles participe le représentant résident de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui assure le suivi technique. Mais par quel moyen?
Car depuis l'élaboration des deux premières listes de médicaments remboursés par la Cnamgs, de nombreux médecins faisant preuve de mauvaise foi, continuent, avec l'appui de certaines structures pharmaceutiques, de prescrire des produits hors liste en compliquant la tâche à de nombreux patients.
« Il s'agit d'un projet ambitieux qui prend en compte trois dimensions essentielles. D'abord, l'extension de la couverture sociales aux personnes non couvertes, ensuite l'amélioration de la qualité des soins offerts aux populations, puis la réduction du paiement direct par les populations utilisatrices des services de santé », a indiqué pour sa part le docteur Boureima Hama Sambo, représentant local de l'OMS.
Représentant 26% des dépenses courantes, le médicament reste le poste de dépense en santé le plus élevé au Gabon après les salaires, et oscille entre 45 et 60 milliards de francs. Les ménages, premiers contributeurs à ces dépenses pharmaceutiques à près de 60%, dépensent en médicaments en moyenne plus de 26 milliards de francs. Des chiffres en constante croissance qui constituent un poste de dépense majeur pour la Cnamgs. D'où l'importance de ces assises.
Si la volonté politique de changer les choses semble être là, la vision des autorités de mettre en oeuvre des stratégies qui visent à alléger les populations de certaines charges dans les domaines tels que celui de la santé, de l'éducation, de l'alimentation, se heurte au bon vouloir des uns et des autres face à l'absence de contrôle sur le terrain et au manque de sanctions.
En ce qui concerne ce cas spécifique, on se demande quelle sera la démarche des autorités face au comportement répréhensible de certains médecins ?
Prévues pour s'achever le 22 octobre prochain, les assises de la Cnamgs voient la participation, entre autres, des représentants du ministère gabonais de la Santé et de la Prévoyance Sociale, de l’Ordre des Pharmaciens, des chefs de services des unités hospitalières, des professeurs et spécialistes du domaine de la santé, du Syndicat national des pharmaciens, des compagnies d’assurances et courtiers en assurances, de la Faculté de Médecine, des Programmes nationaux de santé, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’Unicef.