René Aboghe Ella, le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) depuis 2006 serait-il sur le départ ? Si l’intéressé semble lui-même loin de se poser la question, il apparaît pourtant que c’est désormais le sort que souhaitent lui infliger une partie d’électeurs de la capitale ayant mal pris la défaite de leurs listes électorales lors du scrutin du samedi 14 décembre 2013. Une pétition pour son départ de la tête de l’institution le viserait depuis lundi 30 décembre dernier.
C’est dans le 1er arrondissement de Libreville que la nouvelle circule de bouche à oreille depuis le lundi 30 décembre 2013. L’on se tient informé sur l’aboutissement d’un mystérieux projet visant une « grosse légume de la politique au Gabon ».
L’on s’enquière de l’avancée de « la chose », et des résultats inhérents au « premier document ». A quel niveau se situe-t-il ? Menant sa petite enquête, Gabonreview s’est aperçu qu’il s’agit en fait d’une pétition visant la destitution du président de la Cenap. Une pétition qui fait notamment suite à « la première », relative à la plainte pour « complicité de détournement de fonds publics au Gabon » intentée à la société Gemalto, depuis le 21 décembre 2013.
Ainsi, un peu plus d’une semaine après la mise en circulation de la pétition contre le leader mondial de la sécurité numérique, une autre pétition semble être en chemin qui interpellerait sur la présumée absence de neutralité dont aurait fait preuve René Aboghe Ella, lors des dernières élections locales. Notamment dans le 1er arrondissement de Libreville où huit listes étaient en compétition.
Circonscription électorale qui a d’ailleurs vu la liste du Parti démocratique gabonais (PDG) l’emporter sur celle de l’indépendante Chantal Myboto Gondjout. Le président de la Cenap, dit-on, a manqué une occasion pour s’attirer le respect et la considération des Gabonais, d’autant plus qu’à travers le pays, de nombreuses irrégularités auraient été décelées aussi bien par les différents candidats en lice que par les électeurs.
Au terme du scrutin, partis politiques affiliés à la Majorité, Opposition et listes indépendantes semblent tous pencher du même côté, depuis ces dernières semaines : la Cenap s’est montrée peu regardant sur de nombreux aspects. Tant et si bien que certaines têtes de liste PDG, à l’instar de Léandre Nzué au 2ème arrondissement de Libreville s’en est récemment plaint. Pourtant, du côté de l’Opposition et des indépendants, l’on assure que l’institution roule pour le parti présidentiel.
Que des représentants du parti d’Ali Bongo s’en prennent aussi (de manière peu voilée) à la Cenap, c’est à ne plus rien comprendre.
Pour les électeurs du 1er arrondissement de Libreville (et certainement des autres circonscriptions si cela se trouve), la solution semble toute trouvée : René Aboghe Ella, président en exercice de la Cenap, arrivé à la tête de l’institution depuis sa création en 2006, devrait penser à rendre son tablier. D’où la préparation silencieuse d’une prochaine pétition le visant nommément.
