Au cours d'une conférence de presse qu'elle tenait vendredi dernier à Port Gentil, l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP) est montée au créneau pour dénoncer les dérives observées au sein des compagnies pétrolières et leurs annexes. Le syndicat a également profité de cette occasion pour dévoiler les actions qu'elle envisage de mener afin de rétablir certains de ses membres dans leurs droits.Silencieuse depuis des mois après le renouvellement de ses structures, l'ONEP est sortie vendredi 27 décembre 2013 de sa réserve lors d'une conférence de presse qu'elle organisait à Port Gentil, la capitale économique.
Durant cette rencontre présidée par Paul Aimé Bagafou, le secrétaire général, l'Organisation s'est appesantie sur la grève qui paralyse depuis le vendredi 20 décembre dernier, la compagnie Diestmann Gabon suite au refus de la direction générale d'appliquer le décret N°0126/PR/MTEPS du 23 avril 2010, portant revalorisation de la prime de transport censée être réévaluée à 35000 F CFA au lieu des 1750 F CFA actuellement reversés aux salariés.
L’ONEP a également procédé à l’examen du décret portant attribution de la prime de rendement liée au contrat de maintenance unissant la compagnie citée plus haut à Total Gabon.
Selon le secrétaire général de l’ONEP, cette énième grève est la conséquence de l'échec de la tentative de conciliation ayant suivi le dépôt de préavis, par son syndicat sur la table de l'Inspecteur Spécial du Travail chargé du Secteur Pétrolier (ISTRAP) le 15 novembre 2013.
Une situation pour laquelle l'organisation compte solliciter l'arbitrage des tribunaux compétents pour faire respecter ledit décret, mais aussi pour faire constater la violation par François Javerzac, directeur général de Diestmann Gabon de l'article 105 de la loi 3/94. Le syndicat accuse effectivement ce dernier de diriger trois entreprises distinctes. Ce qui, en République gabonaise, constitue une violation flagrante du code du travail.
Accusé également de harcèlement moral et d'intimidation sur le personnel de Diestmann Gabon, l’ONEP compte intenter une justice contre le même François Javerzac.
Autre point évoqué, le licenciement jugé abusif de deux délégués du personnel par l’entreprise Perenco, suite à leur participation au mouvement de grève qui avait secoué le secteur pétrolier en mars 2013. L’ONEP exige leur réintégration pure et simple.
Par ailleurs, sur la base d'informations vérifiées auprès du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier du Tribunal de Port Gentil, en date du 16 octobre 2013, l’ONEP a affirmé au cours de ce point de presse que Denis Chatelan aurait usurpé les fonctions "d'Administrateur général" et de "directeur général" de Perenco Oil et Gas Gabon.
Le syndicat envisage de ce fait, de saisir l'inspecteur spécial du secteur pétrolier pour obtenir l'annulation des décisions jugées illégales de "mise à pied conservatoire" et de "licenciement de deux salariés vu le "défaut de qualité à agir" de Denis Chatelan.
Espérant obtenir gain de cause à la suite de leur démarche datant du 13 novembre 2013 et au regard des preuves fournies, l'ONEP qui a toutefois mis en garde les autorités compétentes, se dit prête à faire valoir les droits de ses deux adhérents par toutes les autres formes et moyens permis.
Sur un tout autre plan, l'Organisation s'est félicitée d'avoir accompagné les entreprises Sodexo Gabon et Shell Gabon dans la mise en place du processus de transfert du contrat des deux sociétés précitées vers ESS Gabon, et la signature dans le même temps, de trois procès verbaux qui visaient à protéger et sécuriser l'emploi des 461 salariés menacés de licenciement lors de ce transfert.
Elle a toutefois regretté le non respect par l'entreprise ESS Gabon de tous les engagements pris de commun accord avec l'ONEP et les autres parties concernées par ledit processus.
Le secrétaire général de l'ONEP a, par ailleurs, tenu à saluer le rappel à l'ordre du gouverneur de l'Ogooué Maritime à l'endroit des responsables de Total Gabon suite aux harcèlements exercés contre les salariés de cette entreprise depuis le mouvement de grève de mars 2013.