Eu égards aux nombreuses récriminations formulées contre le gouvernement et aux conflits, certes larvés, internes au PDG, l'opposition n'a pas su profiter de ces faiblesse pour galvaniser ses troupes aux fins d'obtenir des résultats significatifs. Les victoires des indépendants proches de l'ex-UN dans la ville d'Oyem et du PSD à Mouila ne sont au fond que l'arbre qui cache la forêt.
LA victoire du Parti social démocrate (PSD) à Mouila ; celle des indépendants partisans de l'ex-UN à Oyem, Bakoumba et Moanda, et leur bonne tenue à Libreville où ils ont terminé second derrière le parti au pouvoir, peuvent laisser penser que l'opposition gabonaise a bien tenu son rang ou la dragée haute au cours de la dernière consultation électorale.
À la lumière des résultats obtenus en 2008 par les principaux partis qui composaient ce camp politique et les associations qui s'en réclamaient, il va sans dire que l'opposition est loin d'avoir été à la hauteur du rendez-vous du 14 décembre. En 2008 en effet, l'UGDD et l'UPG, qui étaient les principaux partis de l'opposition, totalisaient à eu deux 264 conseillers. 165 pour le premier cité et 99 pour le second.
Bien que l'UGDD ait disparu après la fusion qui donné naissance à l'Union nationale, avant sa dissolution, on peut très bien mesurer, à travers les résultats des candidats indépendants dans un certain nombre de localités qui ont été il n'y a pas très longtemps encore les fiefs de cette formation politique, la perte de terrain de l'opposition.
Il en est de même pour l'UPG qui a presque disparu de l'Estuaire et de l'Ogooué-Maritime. Quittant de 99 conseillers à seulement 44 aujourd'hui dans l'ensemble du territoire. Une vraie bérézina qui contraste avec les ambitions affichée par ce parti. Contrairement à ce que pense son président, Mathieu Mboumba Nziengui, qui croit atténuer l'humiliation subie en tentant de minimiser les résultats par des déclarations aussi intempestives que désopilantes.
ABANDON DU TERRAIN•Plutôt que de trouver des explications pour le moins simplistes à la déroute de l'UPG, il aurait été plus inspiré et moins démagogue en se présentant comme étant le principal artisan de cet échec. Lui qui a décidé de faire main-basse sur le parti en ostracisant un grand nombre de militants et surtout en refusant de convoquer un congrès qui aurait sans doute permis de faire table-rase du passé et taire les querelles de chiffonniers qui ont émaillé la vie du parti depuis la mort de Pierre Mamboundou, son fondateur. De plus, l'organisation d'un congrès aurait donné à celui qui aurait été porté à sa tête la légitimité qui manque cruellement à Mathieu Mboumba Nziengui et finalement permis de garder les militants, dont nombreux ont quitté le navire ou sont en réserve de la politique, dans les rangs du partis.
C'est donc avant tout les divisions au sein du parti, l'abandon du terrain et le discours ambiguë des nouveaux dirigeants qui ne savent pas toujours faire les bons choix pour galvaniser les troupes.
Même le PSD, qui est passé entre temps dans l'opposition alors que ce parti était en 2008 membre de la majorité, a perdu du terrain malgré sa victoire à Mouila et sa belle prestation à Iboundji où il est au coude à coude avec le PDG.
Né sous les cendre de l'Alliance nationale des bâtisseurs, le Parti pour le développement et la solidarité social n'a pas fait mieux que sa devancière. Le parti de Me Séraphin Ndaot perd la quasi totalité de ses fiefs électoraux, notamment à Port-Gentil.
CONTRADICTION•Que dire des résultats de l'UPNR dont le président se gargarisait de "la belle mort de l'Union nationale" ? Si ce n'est qu'avec 41 conseillers ce parti, qui se réclame non sans suciter des questionnements de l'opposition, continue de jouer les figurants. Me Louis Gaston Mayila dont le discours et le positionnement politique varient au gré des intérêts est toujours incapable de se faire élire à Fougamou, son fief naturel, depuis l'avènement de la démocratie.
En dépit de l'impopularité du gouvernement, occasionnée par son inefficacité à trouver des solutions sur les questions ayant trait à l'insécurité, l'insalubrité, la vie chère, à l'éducation..., conjuguée aux conflits internes mais néanmoins larvés au PDG, l'opposition n'a pas su en profiter.
L'insuffisance en matière de transparence électorale ne saurait à elle seule expliquer cette cuisante raclée.
Depuis 1990, l'opposition se montre plutôt contradictoire, par rapport aux objectifs qu'elle prétend vouloir atteindre. Elle veut conquérir des espaces de pouvoir en même temps qu'elle se saborde. Son incapacité à formuler une stratégie efficace pour y parvenir est flagrante.
Pis, les leaders de cette galaxie politique s'illustrent par des comportements pour le moins rédhibitoires à la prise de pouvoir en alimentant des querelles de chiffonnier sur fond de conflit de leadership. Une attitude qui ne peut être autrement que contre-productive. Et, les résultats du 14 décembre dernier sont là pour le rappeler.