3 ans après la mort de son fondateur, l’Union du peuple gabonais n’est plus que l’ombre de lui-même, miné par des conflits d’ego et querelles de leadership sur fond de suspicion de toutes sortes.
Alors qu’il a commémoré, le 15 octobre dernier, le 3e anniversaire du décès du seul leader qu’il n’ait jamais eu, pour de nombreux observateurs, l’Union du peuple gabonais (UPG) est loin de sa sérénité d’antan, tant les conflits en son sein ont fini par ternir son image et jeter le discrédit sur la plupart de ses responsables. Et, parlant de ses «responsables», il n’est quasiment plus risqué d’affirmer que l’UPG, vieille de 25 ans, n’en a véritablement plus. Et pour cause : le parti créé par Pierre Mamboundou est désormais scindé en 2 camps opposés. Une réalité qu’aurait tendance à nier son secrétaire général actuel, Bruno Ben Moubamba, lui-même objet de vives critiques. Pourtant, le climat délétère qui prévaut au sein de l’UPG, matérialisé par la guéguerre opposant «légalistes» et «loyalistes», n’a échappé à personne. Certainement pas au Parti démocratique gabonais (PDG) et ses alliés de la majorité, spectateurs amusés de la déchéance de ce mouvement.
À 2 ans de la prochaine présidentielle, l’inquiétude se lit désormais sur les visages. Qui de Bruno Ben Moubamba, Mathieu Moumba Nziengui ou Jean de Dieu Moukagni-Iwangou serait à même de représenter valablement le parti en 2016 ? Les 3 personnalités étant l’objet de critiques et soupçons de la part des militants, aucune d’elles ne semble véritablement prête à assumer cette responsabilité. «L’héritage laissé par le président ne doit pas mourir», avait lancé, quelque peu désespéré, Bruno Ben Moubamba, au terme de l’assemblée générale du 22 juin 2014. Une supplique qui, à en croire certains militants qui menacent de plus en plus de quitter le bateau, n’a pas trouvé écho auprès des protagonistes.
«L’UPG serait-elle morte avec Pierre Mamboundou ?» 3 ans seulement après le décès du leader charismatique que d’aucuns accusent d’avoir tout concentré sur sa seule personne, la question mérite d’être posée. A l’heure où sa famille affiche une tendance à s’immiscer dans la gestion du parti, une clarification s’avère nécessaire. Au regard des querelles d’ego, plus rien n’est à écarter. Osons espérer que la messe de requiem organisée le 15 octobre, ait pu apaiser les cœurs et réduire les appétits des siens.