La décision de l’ancien Premier ministre de démissionner du bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG), il y a quelques jours, a été sujette à toutes les interprétations. Décision stratégique, simple mise en retrait ou a-t-il été poussé vers la sortie ? Il semblerait que cette dernière hypothèse soit la plus plausible. Pour de nombreux observateurs, il s’agit ni plus ni moins que d’un règlement de comptes. Car, il semblerait que «l’ancien Premier ministre s’était payé le scalp de nombreux pédégistes dans la commune d’Oyem, ne lâchant prise que sur injonction de son mentor de l’époque, Zacharie Myboto (…) Et cette bastille, les hiérarques du parti présidentiel ne l’ont jamais oubliée», rapporte le journal Matin Equatorial dans sa livraison du 15 octobre. Une animosité amplifiée par sa promotion à la Primature en février 2012. «Une ascension fulgurante que les pédégistes, particulièrement ceux du département du Woleu, dont est originaire Ona Ondo (l’actuel Premier ministre), vont vivre comme un insupportable calvaire», soutient l’hebdomadaire.
Il y a donc une explication claire à tout ceci. «Je dérange et ceux qui organisent ces réunions ou les soutiennent souhaitent désormais travailler avec d’autres personnes (…) C’est pourquoi, j’ai décidé de couper court à ce qui me paraît être des intrigues aussi inutiles que stériles. Il me semble plus raisonnable de céder une place, à l’évidence convoitée, à ceux qui se considèrent aujourd’hui plus en mesure de faire mieux fonctionner le parti», écrit Raymond Ndong Sima dans une correspondance, datée du 1er octobre et adressée au secrétaire général du PDG.
Dans ce courrier, le député du canton Kyè s’étonne, en effet, de certains agissements depuis son remplacement à la Primature, alors que durant les 2 années qu’il a passées à la tête du gouvernement, il s’est montré ouvert à tous et en particulier aux membres de sa fédération. «J’inscris dans ce registre des réunions d’une partie des responsables de ma fédération sans m’associer, bien que présent à Libreville, dont certaines présidées par mon successeur à la Primature, en violation des dispositions statuaires qui établissent l’indépendance des fédérations. C’est dans cette logique que s’inscrit également la réunion organisée à Libreville le week-end du 19 au 20 juillet 2014 à l’initiative du secrétaire départemental du Woleu en mon absence et en l’absence du secrétaire fédéral et en violation des statuts du parti. Certains participants s’étant étonnés de ma mise à l’écart alors que j’étais présent à Libreville», énumère-t-il, avant de soutenir : «Ces agissements sont sans équivoque. Ils sont le fait d’un groupe de personnes que ma présence à la tête de la fédération gêne désormais. Ils soutiennent que la fédération fonctionnerait mal». C’est sur ces mots que l’ancien Premier ministre a signifié sa démission du bureau politique. Tout y est …