Dans la foulée des conclusions du conseil de ministres délocalisé d'octobre 2011 à Mouila, l'idée de créer une nouvelle compagnie aérienne nationale avait figuré en bonne place.
En effet, il s'agissait de mettre un terme au diktat des compagnies aériennes étrangères depuis la disparition tour à tour des compagnies Air Gabon et de Gabon Airlines.
Seulement, trois ans plus tard, le projet tarde à être au point et les populations continuent d'éprouver toutes les peines pour se rendre à l'intérieur du pays. Face à cette absence, certaines ont dû se tourner vers le transport terrestre, plus long et source de plus de risques.
« Il nous faut désormais donner au gouvernement, dans ce secteur, les outils de souveraineté lui permettant d’influencer la fixation des prix des billets et le choix des connexions. J’ai donc décidé la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale. Le gouvernement doit s’atteler à finaliser ce dossier qui est déjà bien avancé et dont la concrétisation pourrait se faire avant la CAN », avait déclaré Ali Bongo Ondimba.
Malgré la succession des gouvernements Paul Biyoghé Mba 1 et 2, l'arrivée en février 2012 de Raymond Ndong Sima et plus récemment du Pr Daniel Ona Ondo, on se demande à quel niveau se situent les blocages concernant un dossier que le Chef de l'Etat lui même disait être quasiment bouclé?
Le 16 octobre prochain, l'occasion sera donnée au président de la République de dresser le bilan de cinq ans de magistère après s'être engagé à fonder sa politique sur la base de multiples réformes visant entre autres, à moderniser la nation et la doter d’une économie prospère.
Ali Bongo Ondimba sera jugé sur l'ensemble de son parcours à travers ses déclarations, ses faits les plus importants dont le célèbre nettoyage du 19 octobre 2009, surnommé «Tsun’Ali» qui englobait l’interdiction de l’exportation du bois en grumes, les Etats généraux de l’Education nationale, l’institution de la journée continue de travail, les mesures et promesses des conseils des ministres délocalisés.
De même que l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations, le relèvement du Smig dans l'administration publique, le relèvement de l'allocation de logement de 50.000 à 150.000 Fcfa, l'instauration de la Pip qui fait débat et plus récemment la prise en charge immédiate des malades lorsque le pronostic vital est engagé, entre autres.
Car rappelons-le, lors de son investiture, le chef de l’Etat avait promis des "réformes courageuses et ambitieuses afin d’opérer une véritable révolution des mentalités". En ce qui concerne le dossier de création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale, cette réforme se fait désespérément attendre…