Rabat (Maroc) - Les pays africains sont appelés à élaborer des politiques susceptibles d'élargir l'assiette fiscale, à élever les niveaux d'épargne et à développer les marchés des capitaux afin d'attirer davantage les investissements directs étrangers (IDE).
Ils sont également invités à engager de grandes réformes pour mieux capter des ressources actuellement inexploitées ou mal gérées, ont insisté, dimanche à Marrakech, les participants à la 9ème édition du Forum pour le développement de l'Afrique (ADF IX).
Lors d'une conférence de presse destinée à présenter les cinq thèmes de ce forum, organisé à Marrakech du 12 au 16 octobre, les conférenciers ont souligné que ces réformes consistent à endiguer les flux financiers illicites et à créer des capacités institutionnelles permettant de tirer davantage parti des sources de financement novatrices, dont les partenariats public-privé (PPP), les fonds souverains et les capitaux de la diaspora.
Pour le directeur de l'intégration régionale et de l'infrastructure au sein de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA), Stephen Karingi, les pays africains se trouvent dans l'obligation de mobiliser les fonds pour l'investissement privé, ajoutant que l'Afrique est appelée à développer un système permettant à l'investissement privé de fleurir.
De son côté, le chef de la division des politiques macro-économiques au sein de l'UNECA, Adam Hraika, a estimé que l'Afrique a besoin plus que jamais de transformer sa dépendance des produits de base, d'élargir le marché intérieur et de développer les marchés financiers.
L'Afrique dispose d'énormes potentialités pour mobiliser les épargnes, a-t-il ajouté, faisant savoir dans ce sens que près de 200 milliards de dollars sont bloqués dans les réserves de banques extérieures.
Evènement biennal phare de la Commission économique pour l'Afrique, l'ADF offre une plate-forme aux nombreuses parties prenantes pour débattre et définir des stratégies concrètes pour le développement de l'Afrique.
Le Forum est organisé par l'UNECA en collaboration avec la Commission de l'Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et d'autres partenaires clés en vue d'établir un programme de développement de l'Afrique propre à elle qui reflète un consensus et mène à des programmes spécifiques pour sa mise en œuvre.
Ce Forum vise à renforcer la capacité de l'Afrique à rechercher des mécanismes de financement novateurs comme une alternative réelle au financement du développement de transformation en Afrique. Il sera question d'établir des liens entre l'importance d'intégrer la mobilisation des ressources et la réduction des barrières commerciales dans les cadres économiques, institutionnels et politiques d'une part et de faire avancer les objectifs de développement post-2015 de l'autre.
Il s'appuiera sur les meilleures pratiques, les politiques et les stratégies novatrices, les cadres institutionnels et de gouvernance. Il s'agira également d'être guidé par des connaissances et des informations factuelles sur les nombreuses options et de tirer profit des possibilités de financement du développement durable de l'Afrique.