Le gouvernement gabonais a dans un communiqué invité ses fonctionnaires ayant des arriérés de salaires de se présenter dans leur banque dès ce lundi pour percevoir les sommes dues.Depuis vendredi, les fonctionnaires ayant des comptes domiciliés dans une banque de la place ont déjà perçu leur rappel.
Les fonctionnaires payés au Trésor public, n’ayant donc pas un compte bancaire dans une banque classique seront aussi payés à partir d’une banque selon une procédure qui leur sera communiqué ce lundi.
L’enveloppe s’élèverait à plus de 100 milliards de FCFA, selon plusieurs sources. L’Etat dont les caisses connaissent une « tension de trésorerie » aurait emprunté cet argent auprès des banques locales. Les banquiers auraient exigés que les bénéficiaires récupèrent directement leur rappel dans les banques prêteuses et non auprès du Trésor public.
« Cela éviterait des manipulations », avait expliqué dans une interview le Premier ministre, Raymond Ndong Sima.
Chaque année, le paiement des rappels fait l’objet des tracasseries sinon des magouilles qui se soldent généralement par le versement des pots de vin allant de 10 à 20%. Le personnel des finances s’imposent auprès des bénéficiaires comme les messies par qui il faut passer pour empocher son argent.
L’Etat a subit une grave pression des syndicats au sujet du paiement de ces rappels. Les enseignants ont, au premier trimestre écoulé, paralysé le système éducatif en partie pour exiger le paiement de ces rappels. Le personnel de santé s’apprêtait aussi à emboiter le pas.
Les rappels représentent l’ensemble des avantages dus aux fonctionnaires qui n’ont pas été octroyés aux ayants droit à période échue. Il arrive que les nouveaux fonctionnaires travaillent durant 3, 4 ou 5 ans sans leur salaire réel. A la place, ils perçoivent des présalaires pour survivre. D’où l’accumulation des arriérés payés souvent sous forme de rappel.
