Les instruments de mesure occupent une place de choix dans le quotidien des consommateurs. Car, c’est par eux que sont fixés les prix de certaines denrées de première nécessité. Or autour de cet outil, subsiste parfois un flou qui ne dit pas son nom.
Qui n’a jamais a subi les effets ou injustices des instruments de mesure utilisés dans certaines épiceries ou grandes surfaces ? Au marché de Mont-Bouët, il n’est pas rare de voir des consommateurs se plaindre du fait que la quantité de poisson, de viande et autres produits ne correspond pas au prix.
Si ces récriminations ne se justifient toujours pas, il n’en demeure pas moins que certains instruments de mesure sont usés ou truqués. Ce phénomène a tant et si bien été dénoncé par les consommateurs que le procureur de la République s’était résolu diligenter une opération ayant abouti à l’arrestation de plusieurs commerçants véreux. «Lorsque vous achetez du poisson ou de la viande dans certaines boutiques de Mont-Bouët et que vous voulez voir combien de kilogrammes cela fait sur la balance, vous vous heurtez parfois à colère du commerçant», témoigne Hermine F. Pour elle, les commerçants jouent sur le fait que les consommateurs leur font confiance : «Avant que la police n’arrête certains vendeurs, il y avait des engueulades ici tous les jours. Les gens n’acceptaient pas que 2 poissons de petits calibres fassent facilement 2 voire 3 kilogrammes», raconte James, un vendeur de vêtements pour enfants. «Après le coup de filet de la police, les choses avaient un peu changé. Mais comme les gens sont ce qu’ils sont, les bonnes habitudes ont refait surface». Le manque à gagner, pour le consommateur est important pendant que les vendeurs, eux, s’en mettent plein les poches.
Il n’y a pas que ceux qui utilisent les balances qui sont à blâmer puisque la métrologie n’est pas en reste. On cite volontiers le cas des vendeuses d’arachides et autres denrées, qui ont conçu des méthodes pas visibles de prime abord. «Un jour, raconte Corinne M., mon attention a été attirée par le fait que la quantité d’arachides achetée, une fois versée dans l’emballage, avait diminué. Je suis descendue de mon véhicule pour aller voir de plus près ce qui n’allait pas et je me suis rendue compte que le seau était rempli à moitié par autre chose».
Ces pratiques frauduleuses auxquelles se livrent certains opérateurs économiques mus par le seul appât du gain (vente des produits pré-emballés ou assimilés, dont la quantité réelle exprimée en unité légale est inférieure à la quantité déclarée, etc.) sont condamnables. Il y a donc lieu de songer à la sensibilisation et rappeler que la modification ou la manipulation d’un instrument de mesure afin de fausser les résultats des mesurages ou modifier les caractéristiques métrologiques constitue une infraction. De même, il y a urgence de recommencer les opérations de contrôles inopinées et régulières afin de mettre hors du circuit les faussaires.