A travers un rapport intitulé «Lutter contre la pauvreté et financer l’avenir de l’Afrique», l’ONG ONE dénonce les manquements des Etats bénéficiaires tout en déplorant le fait que les pays donateurs ne respectent pas leurs engagements.
A travers un rapport intitulé «Lutter contre la pauvreté et financer l’avenir de l’Afrique», l’ONG ONE dénonce les manquements des Etats bénéficiaires tout en déplorant le fait que les pays donateurs ne respectent pas leurs engagements.
Bien qu’elles aient résulté de nombreux fora, les promesses de soutien à la lutte contre l’extrême pauvreté en Afrique ne sont jamais matérialisées. Si les États donateurs membres du Comité d’aide au développement (CAD) ne tiennent pas leurs promesses, les gouvernements bénéficiaires peinent à honorer leur part de responsabilité. C’est l’une des principales conclusions du rapport de l’organisation non gouvernementale ONE.
Selon le rapport intitulé «Lutter contre la pauvreté et financer l’avenir de l’Afrique», depuis l’année 2000, 250 milliards de dollars, soit 1/6 du total de l’aide déclarée par les gouvernements des pays donateurs, n’ont pas été réellement transférés dans les pays en développement. Aussi, les niveaux d’aide sont artificiellement gonflés en incluant les annulations de dettes et les dépenses domestiques dans les pays donateurs. Au regard de ces engagements non tenus, ONE appelle à une révision stricte des règles permettant de comptabiliser les prêts comme de l’aide au développement. Car, «si celles-ci avaient déjà été revues, 19 milliards de dollars de prêts ne seraient pas considérés comme de l’aide». Par ailleurs, les pays donateurs ne consacrent pas une part suffisante de cette aide aux pays les plus pauvres. Seul 1/3 de l’aide est alloué aux pays les moins avancés. Accroître ce montant de 50% permettrait, selon ONE, de dégager 22 milliards de dollars supplémentaires pour les populations les plus vulnérables.
Bien que très critique par rapport à l’attitude adoptée par les pays donateurs, le document de 166 pages présenté le 6 octobre dernier à Paris (France), ne ménage pas les États africains. En effet, il ressort que les «gouvernements africains ont échoué dans leurs dépenses sur les besoins essentiels qui pourraient sauver des vies et faire reculer la pauvreté». Dans ce combat contre l’extrême pauvreté sur le continent, seuls 6 pays sur 43 ont respecté l’engagement pris à Abuja en 2001 de consacrer 15 % de leur budget national au secteur de la santé. Sur le front de l’agriculture, les résultats sont à peine plus brillants. Entre 2008 et 2010, 8 pays d’Afrique subsaharienne sur 41 ont respecté l’engagement pris à Maputo de consacrer 10 % de leur budget national au secteur de l’agriculture. Enfin, le secteur de l’éducation accuse le plus mauvais résultat, puisqu’entre 2010 et 2013, un seul pays d’Afrique subsaharienne sur 33 a respecté l’engagement pris à Dakar de consacrer 9 % de son PIB à ce secteur.
Chaque année, depuis 9 ans, ONE publie ce rapport afin de mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités et leurs engagements envers les pays pauvres. Ce travail analyse la façon dont les gouvernements des pays donateurs et des pays africains respectent leurs engagements financiers pour le développement et propose un certain nombre de changements importants pour soutenir et améliorer les finances publiques pour le développement.