Cette semaine, l’hebdomadaire international, «Les Afriques», dresse une sorte de bilan du président de la République, 5 ans après son accession au pouvoir.
Cinq années après son accession au pouvoir, le bilan d’Ali Bongo est controversé. Si d’aucuns estiment que le président de la République continue de consentir d’énormes efforts en vue d’améliorer le quotidien des populations, pour d’autres, les 5 dernières années sont un échec cuisant.
Se livrant à une sorte de bilan, l’hebdomadaire international «Les Afriques» (n°297) a fait la bascule des réalisations du président de la République qui, dit-il, est désormais arrivé à «l’heure des comptes». Si dans son éditorial, Abderrazzak Sitaïl, le directeur de publication, estime qu’«Ali Bongo doit définitivement remplacer Omar», pour lui, les plaintes des populations, les grèves à répétition et la virulence des critiques de l’opposition, laissent penser que le chef de l’Etat consent désormais moins d’effort. Comme s’il était certain de rempiler au terme de la prochaine élection présidentielle.
«Ali Bongo commence à donner l’impression qu’il est tombé dans le confort du pouvoir», lance-t-il, avant de proposer : «Il est urgent qu’il réponde à ses détracteurs en évaluant concrètement les résultats de son programme politique qu’il a mis en œuvre et en procédant à̀ de nouvelles orientations qui permettront d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. Le Gabon ne manque pas de moyens, avec toute la manne tirée de l’exploitation de ses richesses naturelles : pétrole, gaz, bois, etc. Les Gabonais sont de plus en plus impatients, ils ne comprennent pas que tant de richesses n’impactent pas leur quotidien !»
Ali Bongo aurait-il pris goût au pouvoir, au point de baisser les bras à l’heure où les Gabonais attendent fermement la mise en pratique de ses nombreuses promesses ? Si la réponse positive à cette interrogation ne fait plus de doute, pour «Les Afriques», l’actualité politique ne contraste que très peu avec d’autres domaines, à l’instar du tourisme pour lequel aucune stratégie de développement n’est initiée. Aussi, de son «économie fluctuante» aux différents «projets structurants» à la ramasse, en passant par l’annonce d’une rupture avec l’ère d’Omar Bongo Ondimba aux «relents de chimère», rien ou presque ne semble se dérouler conformément aux attentes des populations, Or, le climat socio-politique reste fortement tendu, estime le magazine, qui a donné la parole à Marc Ona Essangui, un acteur majeur de la société civile gabonaise, et à l’économiste Gabriel Zomo Yebe. Le tableau brossé par les 2 personnalités n’est pas à l’avantage d’Ali Bongo. Pour le premier, le pilier «Gabon vert» n’est en réalité qu’un «slogan creux» et vide de sens alors que le second considère que l’économie du pays est encore vacillante. Arriverons-nous à cette émergence tant clamée ? La question reste posée.