Près de la moitié des personnes atteintes de pathologies mentales seraient atteintes de schizophrénie et pas de folie, comme on généralement tendance à le croire.
Au regard du nombre de malades mentaux qui errent dans les rues, les populations n’en finissent d’interroger les politiques publiques relatives à la santé mentale. Surtout que, bien que la folie soit la pathologie mentale le plus connue, rien n’indique que tous ces malades en soient atteints. Dans bien des cas, il peut s’agir de schizophrénie, cette psychose grave survenant chez l’adulte jeune, habituellement chronique, cliniquement caractérisée par des signes de dissociation mentale, de discordance affective et d’activité délirante incohérente, entraînant généralement une rupture de contact avec le monde extérieur et parfois un repli autistique. Au Gabon, parmi les personnes souffrant de pathologies mentales, on compte près de 50% de schizophrènes.
Ces damnés et oubliés de la société ne semblent choquer personne, tellement ils sont considérés comme des «sous-hommes». De temps à autre, quelques-uns piquent des crises d’hystérie en criant et gesticulant violemment. C’est à ce moment-là, qu’ils deviennent dangereux pour les passants.
En prélude à la commémoration de la journée internationale de la santé mentale, célébrée ce 10 octobre dans le monde entier, sous le thème «Vivre avec la schizophrénie», le ministère de la Santé entend initier une série de mesures visant à pallier les risques liés à cette maladie. La restructuration du centre national de santé mentale de Mélen, l’amélioration des conditions de travail des employés de cette structure et l’internement des malades errants figurent au nombre de ces mesures. «À moyen terme, nous allons introduire les soins de santé mentale dans les soins de santé généraux», annonce le ministre délégué en charge de la Santé, Youssouf Sidibé Nzenguet-A-Kassa.
Cependant, ces promesses qui ne sont pas inédites pour les parents des malades et les partenaires sociaux, ne garantissent en rien l’amélioration du quotidien des malades. Car ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Le gouvernement devrait donc songer à la construction de structures de santé dédiées à ces pathologies particulières.