L’organisation du principal marché de Libreville semble échapper à tout contrôle, laissant ainsi l’anarchie s’installer.
Mont-Bouët. Qui est passé par Libreville sans entendre ce nom ? Un détour par le principal marché de la capitale laisse perplexe. Il y a peu ou presque plus de place pour circuler. Les commerçants ont envahi les voies de communication. Là-bas, l’informel dicte sa loi, au point que l’on du mal à cerner les règles qui régissent cet espace d’échange qui s’agrandit de jour en jour et gagne progressivement les quartiers alentours.
Les limites officielles du marché sont superbement ignorées par les commerçants qui se rapprochent de la chaussée. Parfois, la chaussée est gagnée par ces commerçants qui déguerpissent à l’arrivée d’une voiture. Les risques d’accidents sont permanents. Affectée en ces lieux pour y maintenir l’ordre et la sécurité, la police municipale laisse s’installer l’anarchie. Et pour cause : la corruption est endémique. «Je paie parfois 5000 francs à la police pour qu’elle laisse ma marchandise une journée sur le trottoir. Il faut passer par là si on veut continuer à vivre», explique un vendeur à la sauvette. «On veut être le plus près possible des clients », se défend-il, affirmant que la mairie prélève suffisamment de taxes. Le plus dramatique est que les clients entretiennent cette anarchie. La plupart des personnes véhiculées préfèrent rester dans leurs voitures pour faire des courses.
Des déguerpissements avaient été conduits sur le site par les autorités de la ville, dans le souci de ramener les commerçants à l’ordre et dans les limites du marché. Mais, les «bonnes habitudes» sont vite revenues.Dans cette cohue, personne ne s’offusque plus vraiment d’être frôlé ou bousculé. Les pickpockets n’en demandent pas plus. Ils y sévissent sans gêne. Plus grave, quand survient un incendie, l’intervention des pompiers se fait difficilement. Une perspective qui n’inquiète nullement les commerçants face à qui les autorités semblent impuissantes.