Annoncée à la fin du mois d’août dernier pour prendre effet 2 mois après, l’opération visant à libérer la voie publique semble loin d’inquiéter les vendeurs de balustres.
Si les autorités municipales ont poussé certains commerçants à libérer les trottoirs dans certaines artères de la capitale, l’initiative semble peu suivie par d’autres. En témoigne, l’entêtement des vendeurs de balustres parmi lesquels certains paraissent ne rien vouloir entendre de ladite opération, prétextant être dans leurs droits. «J’estime avoir le droit d’occuper cet espace, d’autant plus que j’ai payé pour ça. Mon bail ne prendra fin qu’en novembre prochain selon les termes contenus dans le contrat officiel que j’ai avec la mairie de Libreville», lance l’un d’entre eux, pointant du doigt le non-respect des textes par les autorités municipales.
En effet, brandissant des documents pour le moins «officiels», signés par le 4e adjoint au maire de la précédente équipe, le commerçant dit avoir acquis le droit d’occuper l’espace en conformité avec règles édictées par l’Hôtel de Ville. «Pour avoir ce terrain, j’ai dû présenter tous mes papiers et payé la somme de 105 000 francs CFA auprès du Trésor public, notamment du service de recette municipale de la mairie de Libreville qui, par la suite m’a délivré une quittance», a-t-il déclaré, avant de s’interroger : «Pourquoi me demande-t-on aujourd’hui de partir de là, alors que j’ai le droit d’y être ? Les autorités souhaitent-ils que je devienne un mendiant ou un voleur quand je n’ai que cette activité pour vivre et nourrir mes enfants ?»
Ayant dû se résoudre à céder quelques mètres de «sa parcelle» à la mairie qui souhaite y implanter un panneau publicitaire, il estime que son commerce se porte mal depuis la mise en branle de l’opération. «Depuis que des agents de la mairie ont débuté les travaux sur ma parcelle, je ne fais plus aucun chiffre parce que les clients ne me voient plus», peste-t-il, indiquant, par ailleurs, que le terrain lui-même serait au cœur d’un litige. «La mairie veut m’arracher cet espace de vente, alors que le terrain lui-même est litigieux», lance-t-il goguenard. Pour l’heure, s’il s’est retranché dans un coin où il est quasiment invisible, d’autres vendeurs paraissent moins inquiétés par l’opération visant à nettoyer les voies publiques de Libreville, narguant presque les agents de la mairie.