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Ali Bongo et l’approche genre
Publié le mercredi 8 octobre 2014   |  Gabon Review


Ali
© Autre presse par DR
Ali Bongo Ondimba, président de la République Gabonaise


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5 ans, 5 gouvernements et les femmes quasiment absentes. Du coup les questions fusent : le président de la République aurait-il renoncé à sa promesse visant une meilleure représentation du 2ème sexe ?

On s’y était cru. Pourtant, depuis son accession au pouvoir, Ali Bongo n’a pas cessé de nager à contre-courant de ses propres discours, notamment ceux relatifs à une plus grande implication de la femme dans la gestion du pays. 5 ans et 5 gouvernements plus loin, la gent féminine semble toujours à la remorque. En témoignent, les 2 précédentes équipes gouvernementales dont la plus récente ne compte que 5 femmes pour 29 hommes. «Les femmes ont-elles si peu de mérite pour assurer des hautes fonctions ? Pourquoi n’en trouve-t-on pas plus dans les différents gouvernements mis en place depuis lors ?», s’interroge une fonctionnaire du ministère de l’Energie et des Ressources hydrauliques. «Si les instances dirigeantes du PDG les appellent affectueusement les «militantes de base», pour parler à la base, ne faut-il pas nommer ses représentants? Même constat à l’Assemblée Nationale où le nombre des femmes est inférieur à la moitié de celui du parlement précédent. D’ailleurs, peu de femmes occupent des fonctions importantes à la présidence de la République», ajoute-t-elle.

Pour certains, il est évident qu’Ali Bongo pêche sur cette question. Lui qui, prétendent d’autres, doit en partie son arrivée à la présidence de la République à 2 femmes : la présidente de la Cour constitutionnelle et celle du Sénat. En décidant de porter Rose Christiane Ossouka Raponda à la tête de l’Hôtel de Ville, le président de la République n’a-t-il pas «payé sa dette», interroge un quidam. Peu convaincue, une journaliste de la presse privée y voit plutôt «une faute grave». Pour elle, «on est en droit de se poser des questions quant à la volonté de l’exécutif d’établir l’approche genre». Et d’ajouter que pour un pays qui souhaite coller aux exigences internationales, «les femmes doivent être représentées à hauteur de 30% dans le gouvernement».Or, insiste-t-elle, au Gabon rien n’est encore joué dans ce domaine.

Ali Bongo a-t-il opté pour un gouvernement phallocratique ? «La cv-thèque féminine du président Ali Bongo est bien étroite pour un pays où les femmes représentent 54% de la population», ironise une fonctionnaire. Aussi, s’interroge-t-elle : «Comment motiver les jeunes femmes si elles ne se sentent pas représentées ? Les institutions internationales recommandent la parité, et le président de la République s’y est pourtant engagé dans son discours devant le Parlement.» Rien n’est totalement joué, attendons les prochains gouvernements.

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