La rentrées administrative, politique, scolaire, judiciaire ont marqué l’actualité ces dernières semaines au Gabon. Ce qui a automatiquement réveillé la psychose des crimes rituels, le terrain étant de plus en plus occupé par les politiques.
Après les vacances, les élèves ont repris le chemin de l’école le 29 septembre dernier, tandis que les politiques, eux, sont de plus en plus sur le terrain, au contact des populations. L’occurrence de ces évènements fait que les «crimes rituels» hantent de nouveau les esprits tant les tout petits sont des proies faciles pour les adeptes de ces pratiques barbares. Du côté de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR), l’heure est à la mobilisation. Pour son président, Jean Elvis Ebang Ondo, il est préférable de faire dans la sensibilisation de proximité afin que les parents sachent quelle est leur part de responsabilité dans ce combat.
Pendant que l’ALCR s’active, les politiques sont sur le terrain, se livrant à des dons par-ci et organisant des causeries par-là en espérant capter le maximum de personnes et les rallier à leur cause. Or, dans l’imaginaire collectif, les «crimes rituels» sont le fait d’hommes politiques en quête de fortune, gloire et puissance. Pour le commun des Gabonais, l’activité politique s’accompagne souvent de «sollicitations faites auprès des marabouts». «Les élections approchent. Le sang va encore couler. Les familles vont pleurer», note l’ALCR, qui conseille la prudence aux familles en relevant le fait que ce phénomène est à multiple facettes.
Sans doute, Jean Elvis Ebang Ondo entend-il mettre en exergue le rôle des forces de sécurité et de la justice dans la lutte contre ce fléau ? En tout cas, jusqu’ici, les affaires y relatives ont rarement été menées à terme. Généralement, les présumés coupables et commanditaires, s’ils ne sont pas acquittés, s’en sortent au moyens d’imbroglios judiciaires savamment orchestrés. Et, avec le temps, les affaires finissent par tomber aux oubliettes. Raison pour laquelle, la rentrée judiciaire du 6 octobre dernier a encore été l’occasion d’attirer l’attention des magistrats sur leur nécessaire impartialité. L’autorité judiciaire a ainsi été invitée à mieux faire, tout en respectant la loi. Dans la foulée, le procureur général près la Cour de cassation, Charlotte Mpaga, a appelé les magistrats, les greffiers et les assistants de vérification à plus de dignité et de loyauté dans l’accomplissement de leurs missions.