Le Gabonais Désirey Minkoh, promoteur d’Afrikimages Agency, a animé avec d’autres experts, un atelier des collectifs de photographie d’Afrique, initié par le collectif Génération Elili, un groupe de photographes de la République du Congo, avec le soutien financier de l’Institut Français et l’apport médiatique de la plate forme «Afrique in visu». Ce, du 2 au 7 décembre dernier à l’Institut Français du Congo et au siège du Collectif Génération Elili à Brazzaville.
Les collectifs des collectifs de photographie d’Afrique se sont retrouvés, cinq jours durant à Brazzaville, pour des échanges aussi bien artistiques, techniques que promotionnels, mais aussi pour améliorer l’exercice de ce métier sur le continent. Les thèmes principaux de ces rencontres étaient à cet effet suffisamment éloquents : «Comment structurer un collectif de photographie en Afrique» et «Imaginer l’Afrique».
Les photographes venus de neuf pays d’Afrique (le Benin, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Mali, Nigéria, République démocratique du Congo et la Tunisie ont eu également à travailler sur des sous thèmes allant de comment choisir un sujet, se documenter et l’aborder (traiter), comment préparer un dossier, le présenter à une rédaction de presse, à des festivals, aux galeries d’exposition ou à la vente ; les règles et les dispositions à prendre dans les zones de conflits ou en reportage personnel. Les participants se sont également exercés en séances de prises de vues, sur des thèmes libres, pour mieux permettre l’appréciation de leur travail par les autres collègues, ayant par ailleurs d’autres façons et manières d’aborder l’art de la photographie.
Ainis, les travaux ont été animés et encadrés respectivement par le Gabonais, Désirey Minkoh, photojournaliste/AFP et directeur d´Afrikimages Agency, le Tunisien Selim Harbi, photographe documentaire, et le collectif Afreekyama. L’on notait également la participation de Baudouin Mouanda, photographe du collectif Génération Elili du Congo, en tant que modérateur des meetings.
Les expériences partagées ont permis aux participants de comprendre la nécessité de coordonner les efforts en tenant compte des problèmes particuliers de chaque pays, même s’il a été remarqué que les problèmes sont quasiment les mêmes. Ils s’articulent généralement autour de l’absence des textes, de lois et de cadre juridique, du manque de respect pour le travail de photographe dans certain pays. De même, l’on enregistre quelques fois des agressions, des intimidations par les forces de sécurité, voire de certaines personnes à l’endroit des photographes en plein exercice de leur travail. A titre d’illustration, le premier jour de l’Atelier, rapporte les sources proches de l’évènement, un photographe Centrafricain s’était fait confisquer son appareil par des individus avant d’être amené dans une brigade de gendarmerie à Brazzaville. Les membres du collectif hôte ont donc dû intervenir pour mettre fin à cette situation d’atteinte à la liberté d’expression.
Au final, les débats et les échanges ont permis de donner une lueur d’espoir à la photographie africaine. Les participants ont décidé de mettre tout en œuvre pour redorer le blason de la corporation en Afrique en créant une synergie entre différents collectifs et acteurs du continent. Une vraie dynamique de travail entre les participants s’est dégagée avec la promesse de consolider les acquis de cet atelier par le suivi et la pérennisation de celui-ci.
Dans cette optique, Désirey Minkoh du Gabon a proposé l’organisation du deuxième atelier à Libreville en 2014. Pour sa part Selim Harbi (Tunisie) du collectif Afreekyama a suggéré l’organisation de la troisième édition en 2015 à Tunis et de consacrer une exposition au collectif lors des prochaines rencontres de la photographie a Tunis (2014). Afrikimages Agency a par ailleurs invité au 1er trimestre de l’année 2014 le photographe Congolais Romaric du collectif Génération Elili pour une exposition sur son travail «Le rêve africain», coup de cœur indiscutable, à Libreville. Il recevra également la jeune photographe Béninoise, Princesse Gbogbonou de Benin Collectif qui a sollicitée un stage de 2 mois dans cette agence de photo.