Le Gabon demeure en tête de la CEMAC au classement 2014 de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG). Depuis 2009, la progression est particulièrement remarquable dans les domaines « Développement humain » et « Sécurité et état de droit ». Par rapport à l’année dernière, on enregistre un recul dans la catégorie « Participation et droits de l’homme », notamment pour le facteur de la parité. Instrument décisionnel, l’IAAG constitue un cadre d’analyse qui facilite l’évaluation des politiques publiques. Et qui invite donc le nouveau gouvernement gabonais à redoubler d’effort dans certains secteurs.
Produit à partir d’une centaine de variables établies par trente institutions indépendantes africaines et internationales, l’indice annuel de la fondation Mo Ibrahim (Londres) témoigne d’une progression globale du niveau de gouvernance au Gabon entre 2009 et 2013, au diapason de la tendance continentale. «Une dynamique qui doit maintenant bénéficier à l’ensemble des populations du continent », souligne le Sud-africain Jay Naidoo, membre du conseil d’administration de la fondation. Le souci d’une croissance mieux distribuée et l’ambition d’un développement équitable se trouvent justement au cœur du Pacte social que le Président de la République a proposé à ses compatriotes.
L’IAAG 2014, qui place le Gabon au 27e rang avec un score de 51/100 (moyenne sous régionale 41,4/100), est le fruit de l’analyse des données de l’année 2013. Le tableau ci-dessous offre une lecture tendancielle depuis l’année 2009, faisant apparaître un classement avantageux dans les secteurs de la sécurité individuelle (8e en Afrique), de la sécurité nationale (13e), de la santé (13e), des infrastructures (17e) et de l’état de droit (20e).
Avec une note intermédiaire, l’enseignement (21e) et la protection sociale (24e) sont en progression, laissant loin derrière des secteurs comme la redevabilité, la parité, la gestion publique, l’environnement des entreprises ou encore le secteur agricole. Parfaitement informé de ces carences, le chef de l’État suivra avec grande attention l’application des directives données à la nouvelle équipe gouvernementale pour la mise en œuvre de la réforme de l’État, l’amélioration du climat des affaires et le déploiement de plusieurs projets agro-industriels.
Comme l’indique Mo Ibrahim, « le continent africain progresse, mais l’histoire est complexe et ne correspond pas nécessairement aux stéréotypes courants ». Ainsi des performances dans la catégorie « Développement économique durable », qui ont passé le témoin à un autre moteur de gouvernance, le « Développement humain ». Situation observée partout en Afrique par les analystes de l’IAAG, caractérisée par une progression depuis 2009 au Gabon des indicateurs Santé (+6,1) et Protection sociale (+2,4). Les dispositions annoncées en 2014 par le président Ali Bongo Ondimba en clôture des Assises sociales (famille, santé, insertion professionnelle) viendront, sans nul doute, renforcer cette tendance lors de la publication de l’Indice 2015.
CE QU’IL FAUT RETENIR
Le GABON…
obtient son score le plus élevé dans la catégorie Développement humain (62,8) et son meilleur classement dans la catégorie Développement humain (18e sur 52).
obtient son score le plus faible dans la catégorie Développement économique durable (41,5) et son plus mauvais classement dans la catégorie Développement économique durable (34e sur 52).
obtient son score le plus élevé dans la sous-catégorie Sécurité nationale (89,9) et son meilleur classement dans la sous-catégorie Sécurité individuelle (8e sur 52).
obtient son score le plus faible dans la sous-catégorie Redevabilité (33,3) et son plus mauvais classement dans la sous-catégorie Secteur agricole (41e sur 52).
obtient son score le plus amélioré dans la catégorie Sécurité et état de droit (+3,7 points) et son score le plus détérioré dans la catégorie Développement économique durable (+0,1 points) depuis 2009. Ce pays n'a connu aucune détérioration dans une catégorie depuis 2009.
obtient son score le plus amélioré dans la sous-catégorie Sécurité individuelle (+15,9 points) et son score le plus détérioré dans la sous-catégorie Sécurité nationale (-5,0 points) depuis 2009.