Dans une analyse critique, faite devant la presse vendredi 27 décembre, à Libreville, le président de l'Observatoire national de la démocratie relève qu'après le boycott, par l'opposition, des élections législatives de décembre 2011, les locales de 2013 ont connu un taux de participation élevé de 52,65% dans les grandes villes. Ce qui est très appréciable à ses yeux.
APRES la publication des résultats provisoires des dernières élections locales par le ministère de l'Intérieur, tous les états-majors des partis politiques et des candidats indépendants attendent la confirmation, l'infirmation ou l'annulation desdits résultats par la Cour constitutionnelle.
Un moment propice pour le président de l'Observatoire national de la démocratie, Dieudonné Minlama Mintogo, pour faire une analyse critique de ces résultats obtenus sur la base de la biométrie, devant la presse vendredi 27 décembre, à Libreville.
Cette analyse se focalise essentiellement sur les résultats obtenus sur les neuf chefs-lieux de province que compte le Gabon, du fait qu'ils présentent, entre autres, un électorat plus dense (plus 53% du corps électoral et plus de 70% de la population du pays).
Ces capitales provinciales ont également une meilleure représentativité de la population en âge, ethnie, niveau d'instruction, catégories socio-professionnelles, etc.
Dans son analyse, Minlama Mintogo a fait remarquer qu'après le boycott par l'opposition des élections législatives de décembre 2011, les locales de 2013 ont connu un taux de participation élevé de 52,65% dans les grandes ville, ce qui est très appréciable à ses yeux.
Cependant, le président de l'Observatoire national de la démocratie a déploré l'abstention estimée à 47,35%. Un phénomène que son équipe et lui estiment avoir appréhendé à partir des mini-focus qu'ils ont organisés dans ces villes.
Sur la base des entretiens avec les populations, il ressort que ce taux élevé d'abstention serait dû, entre autres, à la non fiabilité du système électoral et d'un système biométrique qui n'intègre pas l'authentification et l'interconnexion et le manque de confiance envers les acteurs politiques actuels (tous bords confondus).
Les suffrages obtenus ont été répartis sur deux blocs. D'un côté le Parti démocratique gabonais (PDG), qui serait parti en campagne contre tous (même ses alliés de la majorité républicaine pour l'émergence), et de l'autre côté, des candidats d'autres formations politiques et des indépendants.
Les résultats donnent le PDG vainqueur dans trois capitales provinciales : Makokou (63%), Koula-Moutou (57%) et Franceville (71%). Le tout sur la base de 10,50% de l'échantillon. L'analyse de cette structure montre que, le parti au pouvoir est défait dans les six autres chefs-lieux de province, notamment, Libreville (28%), Port-Gentil (34%), Oyem (37%), Mouila (36%), Lambaréné (43%) et Tchibanga (34%). Tous ces résultats sur la base de 89,46% de l'échantillon.
Pour l'Observatoire national de la démocratie, " la répartition spatiale de ces suffrages restent conformes aux résultats des élections présidentielles de 2009. Le PDG a gagné sur les capitales provinciales qui ont été favorables en 2009, et perdu dans les capitales des provinces qui lui ont été défavorables ", a indiqué Dieudonné Minlama Mintogo.
Avant d'ajouter qu'au niveau niveau national, le PDG a subi un recul de 6% par rapport à 2009 et, l'opposition, émiettée, désorganisée et orpheline de l'ex Union nationale, n'a pas réussi à profiter de cette reculade du PDG.
Dans la perspective de la présidentielle de 2016, l'Observatoire national de la démocratie recommande au président de la République de doter le Gabon d'une biométrie moderne en y incorporant l'authentification et l'interconnexion, et d'instruire le gouvernement pour qu'il réponde positivement aux aspirations légitimes du peuple présentées par les syndicats et les organisations citoyennes.
L'administration a été invitée, pour sa part, à engager dès à présent, les préparatifs des prochaines présidentielles en mettant sur pied le budget et en organisant des formations et l'enrôlement des électeurs. Entre temps, les différents camps politiques ont été exhortés à organiser les états généraux afin de faire des offres politiques crédibles à la jeunesse. Cette dernière se désintéresserait de plus en plus de la chose politique et de la vie publique.
