Deux sujets occupent les colonnes des journaux parus la semaine écoulée : d’abord l’affaire Mayila du nom du leader de l’UPNR incarcéré pour une sordide affaire de fausse monnaie, puis la rentrée des classes très perturbée et qui donne lieu à plusieurs commentaires de la part des journaux.
« Me Louis-Gaston Mayila ange ou démon ? », s’interroge l’hebdomadaire Le Mbandja.
« Louis-Gaston Mayila ‘’est victime d’une stratégie murement réfléchie visant à discréditer et à neutraliser par tous les moyens l’opposition’’. Si l’on peut sourire de la légèreté de cette affirmation, la prudence commande néanmoins de répondre aux interrogations ci-dessous. Pourquoi Mayila ? La personne n’est sans doute pas celle qui donnerait des insomnies à Ali Bongo Omdimba. Mais Me Mayila n’est-il pas finalement l’herbe que l’on bat pour débusquer le serpent, comme préconise les tacticiens asiatiques ? En effet, nul n’ignore que l’opposition actuelle est surtout composée d’anciens hommes forts du régime de feu Omar. Leur connaissance des rouages du pays, des arcanes du Parti démocratique gabonais en font nécessairement des adversaires politiques non négligeables. En bousculant l’un d’eux, celui qui semble pourtant en apparence le moins résolu, le chef de l’Etat, en n’offrant plus la protection du pouvoir, ne lance-t-il pas un avertissement aux plus durs afin de les contraindre à calmer leurs ardeurs partisanes et atténuer par la même occasion leur détermination à découdre ? Pourquoi maintenant ? La période sied ? Notre pays est engagé dans une opération mains propres pour gagner en crédibilité dans la rigueur sur la gestion des deniers publics et la relative indépendance de la justice. En profiter pour renforcer son assise politique est une attitude parfaitement compréhensible. Il reste cependant à s’assurer qu’en usant de cette tactique, on n’ouvre pas la boîte de pandore en prenant le risque de voir les siens se trouver pris dans une nasse que l’on croyait tendre aux seuls adversaires. Cela nous invite donc à nous garder de croire que l’ère de l’impunité est désormais derrière nous», analyse Le Mbandja.
« Lorsque l’Union des Forces du Changement s’est levée pour prendre fait et cause pour Me Louis-Gaston Mayila, beaucoup de compatriotes n’ont pas compris cette prise de position pour le moins surprenante», fait remarquer le satirique La griffe.
« Pour des gens qui aspirent au pouvoir suprême, on a du mal à suivre cette démarche qui va à l’encontre de l’Etat de Droit. Me Louis-Gaston Mayila est avocat de profession. Et c’est Mbout Yembit qui sort de sa tanière pour venir agonir d’injures le pouvoir qui, selon lui, serait le principal instigateur de la mésaventure du fondateur de l’UFC. Cette sortie est-elle opportune maintenant ? », s’interroge le journal qui poursuit : « A moins de conforter l’opinion sur ce qu’elle sait déjà. L’Union des forces du changement est un haut lieu de mafia politique. Et que ses leaders sont des falsificateurs invétérés. Donc, c’est l’Union des Falsificateurs Célèbres ? A vous de juger», Conclut le journal.
« Maître Mayila jouira-t-il d’une liberté sous caution ? », s’interroge à son tour le journal Gabaon.
« La balle est désormais dans le camp de la justice gabonaise qui n’aurait pas du mal, malgré son état de santé, à le traduire devant une cour criminelle qui devra se prononcer sur sa culpabilité dans cette affaire de fausse monnaie. Car à en croire la source judiciaire : ‘’Me Louis Gaston Mayila est face à un cas de flagrant délit’’. Malgré la grogne de ses collègues du Barreau qui estiment qu’en tant qu’avocat, il méritait une procédure spéciale pour l’arrêter, Louis- Gaston Mayila est dans de sales draps. Car il ressort que son inculpation fait état de flagrant délit. Or le flagrant délit désactive automatiquement la procédure spéciale à laquelle tout Avocat à droit. Même s’il venait à jouir d’une liberté provisoire sous caution, l’ancien président du Conseil économique et social, et ancien directeur de cabinet, ministre, vice-premier ministre du temps d’Omar Bongo doit, dans sa méditation, se mordre les doigts», commente le journal.
« Le Président de l’UPNR Ecroué ! », clame le journal La Lowé.
« Cette affaire de contrefaçon de billets de banque et d’escroquerie porte un sérieux discrédit à l’image de marque de Mayila, homme politique au verbe tranchant, ancien haut dignitaire du régime Omar Bongo Ondimba qui doit bien se rendre à l’évidence que les époques ont vraiment changé », fait remarquer le journal.
La presse s’est aussi intéressée à la rentrée des classes, une rentrée très perturbée sur fond de grève.
« Un discours vide de sens ! », estime l’hebdomadaire L’Evènement, allusion faite au discours du ministre délégué à l’Education nationale.
« A l’orée de la nouvelle année 2014 / 2015 et en vertu du principe de continuité du service publique, la logique aurait voulu que le ministre délégué, Serge Ename Nsolet communique, avec chiffres à l’appui, entre autres sur la promesse de réduction des effectifs faite par Séraphin Moundounga, son prédécesseur, et par ailleurs cheval de bataille du Chef de l’Etat et même des différents syndicats des enseignants. Fort malheureusement, il n’en a rien été. Et du coup, c’est le flou artistique», déplore le journal.
« Plusieurs observateurs restent sceptiques quant au respect du calendrier scolaire cette année. On pense plutôt que, comme les précédentes, on va assister aux sempiternels bras de fer entre enseignants et administration scolaire. D’ailleurs certains observateurs et autres parents d’élèves émettent des réserves quant à la volonté des enseignants de rompre avec les grèves qui ont plombé ces dernières années, le système éducatif gabonais», rapporte le journal Le Mbandja.
« Rentrée scolaire sous tension », clame à son tour l’hebdomadaire Gabaon.
« Il serait illusoire de croire que tout va pour le mieux dans le monde de l’Education. De nombreux défis demeurent… Malgré les réponses qui ont toutefois commencé à se faire sentir au plan infrastructures avec la livraison par l’ANGT de 182 salles de classes équipées de tables bancs et bureaux, et de 4 nouveaux établissements secondaires, l’espoir d’un répit ou d’une pause dans le bras de fer que se livrent syndicats et gouvernement, est utopique», prophétise le journal.