Invité à l’émission «Afrique Presse» sur TV5 Monde, le porte-parole de la présidence de la République est revenu sur la relation conflictuelle entre le pouvoir et l’opposition.
nvité le week-end dernier à l’émission «Afrique Presse», produite par les médias internationaux RFI et TV5 Monde, le porte-parole de la présidence de la République s’est notamment exprimé sur la politique intérieure. Comme à l’accoutumée, il s’est mué en avocat de la majorité présidentielle, focalisant son intervention sur le rôle politique du président de la République tout en passant par pertes et profits l’aspect institutionnel de la fonction. «Que ce monsieur soit leader de l’opposition (gabonaise), ça les engage», a-t-il lancé d’entrée de jeu et d’ajouter à la charge de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) : «Ali Bongo a un mandat, il ira au terme de celui-ci et suivra une élection présidentielle où chacun parlera d’un programme. Or, l’on constate que ce qui caractérise la politique au Gabon ce ne sont ni les projets ni programmes, mais les personnes. Aussi, on parle d’invectives et d’anathèmes».
Refusant d’admettre que la bonne tenue du débat public est aussi de la responsabilité de l’équipe dirigeante, il a livré une lecture politicienne de la longue prose d’Ali Bongo contre Jean Ping lors de l’entretien du 17 août dernier, avant de suggérer une confrontation d’idées : «Vous ne pouvez pas demander à un chef d’Etat, par ailleurs leader politique, de ne pas du tout dire un mot lorsqu’il est attaqué par son opposition. Ça se voit partout, on a le droit de réagir et de se défendre», a-t-il avancé, avant d’affirmer que le pouvoir n’entend pas mettre en œuvre des moyens de médiation en vue d’apaiser le climat et que tout devra se jouer dans les urnes en 2016.
Pour l’heure, la majorité semble, aux dires d’Alain-Claude Bilie By Nzé, mobilisée pour la mise en œuvre du Plan stratégique Gabon émergent dont il croit percevoir les premières réalisations. «Le Gabon a créé des emplois dans le secteur de l’agriculture, notamment dans le cadre du «Gabon vert» ; dans le secteur de la transformation du bois, et bientôt celle du manganèse, parce qu’après 60 ans d’exploitation, on produira désormais au Gabon du silico-manganèse», s’est-il réjouit, avant de reconnaître que le Pacte social, dans la vision actuelle des autorités, pourrait s’apparenter à une forme d’assistanat. Ce qui est loin d’être un gros mot pour celui qui assure que «derrière cet assistanat, ce que nous recherchons c’est surtout des points de PIB. Ceci pour faire en sorte que des Gabonais sortent des situations de précarité, et trouvent un revenu».
Evoquant les perspectives pour l’Afrique après le sommet sur le climat organisé à New York (Etats-Unis), le 23 septembre dernier, a estimé que la participation d’Ali Bongo visait à préparer la renégociation des accords lors de la 21e «Conférence climat» à Paris en 2015. Pour lui, le fait qu’un fonds dit «vert» de 100 millions de dollars US, en faveur des pays émergents ait été créé, prouve la détermination des dirigeants du monde. «C’est un engagement important. Mais au-delà de l’enveloppe définie et des contributions déjà enregistrées, ce qui a été important à New York, c’est l’engagement réaffirmé des grandes puissances», a-t-il commenté, expliquant que c’est justement cet engagement qui avait manqué à Copenhague en 2009. «Pour ce qui est du Gabon, certains engagements ont déjà été pris et sont en pratique», a-t-il affirmé, avant de citer en exemple «la réduction du torchage au niveau de la production pétrolière (…), pour récupérer le gaz et produire de l’énergie». Visiblement, au-delà de la protection de l’environnement, Alain-Claude Billié By Nzé donne à la question climatique une dimension économique…