LIBREVILLE - Les acteurs de l’industrialisation de la filière bois se sont retrouvés mercredi, à Libreville, afin de jeter les bases de la création d’un marché intérieur de ce secteur économique en pleine restructuration depuis 2010, a-t-on appris vendredi de sources proches de la chambre de commerce gabonaise.
La concertation a réuni, le vice-président de la chambre de commerce, Alain Rempanot Mepiat, le directeur général de l’industrie et de la compétitivité au ministère des mines, de l’industrie et du tourisme, Léandre Bouloubou, le directeur général d’ECO WOOD, multinationale suisse spécialisée dans le domaine de la formation et de l’industrialisation de la filière bois au Gabon et qui construit de l’Ecole supérieure des métiers du bois à Booué, Christian Huber, les responsables de l’Agence Nationale des grands travaux (ANGT), les responsables du ministère du Budget, de l’Agence pour la promotion des investissements et des exportations (APIEX).
Au cours de l’échange, il a été notamment demandé à la direction du patrimoine nationale de déterminer en volumes la demande annuelle en ameublement en bois des marchés publics en vue d’intéresser les initiatives privées. Il a aussi été demandé aux responsables des compagnies forestières s’ils ont les disponibilités et les capacités pour répondre à la demande des commandes publiques. L’ANGT, qui consolide toute la commande publique, a aussi été priée de s’exprimer sur ce sujet notamment dans le département de l’Education nationale où elle recourt à des tables-bancs et portes iso-planes importés. Un groupe de travail restreint a été mis en place pour proposer au gouvernement ce qu’il faudra faire concrètement pour inciter les maîtres d’ouvrages à favoriser la préférence nationale.
Le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba avait pris une décision difficile mais salutaire qui a consisté à stopper l’exportation des grumes. A la suite de cela, le Gabon se voit obligé de créer les mécanismes pour favoriser la troisième transformation de l’or vert de sorte que le bois transformé au Gabon soit utilisé à la fois dans la construction de l’habitat et dans l’ameublement des bureaux.
« Il n’est pas convenable qu’aujourd’hui, plus de 90% de tout ce qui est ameublement des bureaux et de tout ce qui est dans la construction des marchés publics vienne de l’extérieur, alors que nous avons presque exigé de l’autre côté aux opérateurs de transformer localement le bois. Il faut corriger cette inadéquation », a estimé Léandre Bouloubou
La filière bois est l’un des premiers pourvoyeurs d’emplois au Gabon, après la fonction publique et le secteur pétrolier et minier.