Si les inscriptions et réinscriptions d’élèves se poursuivent dans la totalité des établissements scolaires du pays, le piteux état dans lequel se trouvent certains prouve le désintérêt des autorités sur la question.
Annoncée pour le 29 septembre dernier, la rentrée des classes est loin d’être effective. Et la principale raison n’est pas à trouver du côté des enseignants affiliés à la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), en grève depuis quelques jours.
En effet, si depuis plusieurs semaines les parents d’élèves n’ont pas rechigné à satisfaire aux modalités d’inscription ou de réinscription dans les différents établissements scolaires du pays, nombre d’entre eux ont peu apprécié l’image que présente désormais la plupart de ces établissements. Et selon le constat, la situation n’est pas particulière à Libreville où, après 3 mois de vacances, le désintérêt du ministère de l’Education nationale et de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) pour la réhabilitation des bâtiments est manifeste.
Un tour dans les différents établissements scolaires de la capitale, notamment ceux du 1er degré, permet de juger de l’ampleur de la situation, qui ne semble préoccuper personne ou presque. Si la directrice de l’Ecole pilote de Nzeng-Ayong 3 dans le 6e arrondissement de Libreville conseille de s’adresser à «(ses) supérieurs», elle ne se montre pas moins compréhensive à l’égard de parents dont certains ne cachent pas leur inquiétude devant l’état des classes et de la totalité des bâtiments qui, estiment-ils, sont à refaire. Où est le projet de réhabilitation des établissements annoncé, il y a plusieurs mois, par l’Education nationale, s’interroge-t-on désormais pour éviter de faire ressurgir le dossier relatif aux fameux «chantiers de l’Education» confiés à l’ANGT.
Aussi, s’interroge-t-on, comment pourvoir les établissements scolaires du pays de 400 nouvelles classes si les bâtiments existants ne bénéficient d’aucune attention ? Qui du ministère de l’Education nationale, de l’ANGT ou du président Ali Bongo a grugé le peuple ? Pour l’heure, le pouvoir émergent est encore bien loin de convaincre sur son désir de faire du système éducatif gabonais l’un des meilleurs d’Afrique, d’autant qu’une telle ambition nécessite des infrastructures adéquates. Ce qui, au regard de certaines images, est loin d’être le cas.