Censés reprendre en septembre dernier, les travaux de ce vaste projet sont toujours à l’arrêt.
Les employés de la China Harbour Engineering Company Ltd attendent toujours que la sirène annonçant la reprise des travaux sur le site de la Marina retentisse. Pourtant, selon le ministère de la Promotion des investissements et l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), ce chantier était censé reprendre à «compter du mois de septembre 2014, avec l’achèvement de la première phase prévu mi-2015»,
A l’évidence, les déclarations de bonnes intentions des autorités ne suffisent plus pour ramener l’entreprise chinoise CHEC sur l’amas de sable qu’est devenu l’ancien site de Gabon expo à Libreville. L’annonce de «l’élaboration du nouvel échéancier de paiement et de la mise en place de garanties», faite par le ministère de la Promotion des investissements à la faveur de l’adoption de la loi des finances rectificative 2014, n’aura servi qu’à taire momentanément les supputations. Plus que jamais, l’opinion s’interroge sur le devenir de ce chantier supposé contribuer à la diversification économique et à la création d’emplois. Si les plus optimistes continuent à croire à un redémarrage des travaux, d’autres en font un objet de raillerie quand ils ne considèrent pas qu’il s’agit de l’illustration de l’émergence à la gabonaise. «Généralement les Chinois vont au bout de leurs projets», commente un quidam. «Ce projet est le symbole de l’amateurisme des émergents» rétorque un autre, qui ironise : «Au lieu que ce sable se gaspille, on n’a qu’à nous autoriser d’aller le chercher pour construire nos maisons au quartier».
Tout récemment, une automobile dont le chauffeur avait certainement perdu le contrôle, est rentrée dans la palissade du chantier, côté Jeanne Ebori. Signe que ce qu’il reste de personnes sur ce chantier ne s’en soucient vraiment pas, les tôles détruites ne sont toujours pas remplacées et quelques curieux commencent à s’aventurer sur la dune. Quoi qu’il en soit, les regards semblent de plus en plus tournés vers le partenaire chinois. Et pourtant, aucun navire présageant d’une reprise des travaux n’est perceptible, à ce jour, dans les eaux du Komo. En avril dernier, le gestionnaire du projet, Bechtel, entreprise américaine coordonnatrice de l’ANGT, estimait que le chantier évalué à 58,8 milliards de francs pour sa première phase était à 18% de sa réalisation et qu’il devait permettre de gagner 340 000 m² de surface sur la mer à une distance d’un peu plus de 500 m de la berge originale. Désormais tout ceci semble bien loin…