Ayant appris qu’un citoyen américain infecté au Liberia a pu voyager jusqu’aux Etats-Unis où le mal a été diagnostiqué, l’Agence nationale de l’aviation civile exprime des inquiétudes quant aux mesures de prévention prises par le pays de l’oncle Sam.
Dès l’enregistrement des premières victimes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait perçu la menace comme une «urgence de santé publique de portée mondiale» nécessitant une «réponse internationale coordonnée», en vue d’«arrêter et faire reculer la propagation internationale d’Ebola». Ayant passé le cap des 3000 morts selon la même organisation, la pandémie inquiète Agence nationale de l’aviation civile (Anac) du Gabon qui a du mal à comprendre que des pays considérés comme les plus frileux en la matière n’aient pas pris toutes les mesures préventives. Concrètement, l’information relayée, le 1er octobre dernier, par l’AFP et selon laquelle le premier cas d’Ebola hors de l’Afrique a été diagnostiqué et confirmé au Texas (USA) a suscité l’étonnement et la déception de l’Anac.
En effet, si le malade texan qui avait voyagé au Liberia, avant d’être hospitalisé au Health Presbyterian Hospital à Dallas, a pu se rendre au Etats-Unis sans être inquiété, pour l’Anac, «des personnes infectées peuvent toujours voyager par avion sans que le virus ne soit détecté». Mais elle tient à préciser que «dans la phase initiale de la maladie, des personnes atteintes du virus peuvent prendre l’avion sans qu’on ne découvre le virus puisque, pendant les premiers jours après l’infection, elles ne présentent pas de symptômes». De ce fait, ajoute le site de l’Anac, «même à travers les prises de température dans les aéroports, la maladie ne peut être découverte que si elle s’est déjà déclenchée. En d’autres termes, le virus Ebola peut se propager par avion dans toutes les parties du monde. Par contre, le risque de contagion d’autres passagers est faible, tant que la personne infectée se trouve encore dans la période d’incubation allant jusqu’à 21 jours».
Pourtant, du Gabon aux Etats-Unis, des doutes subsistent dans la prise en compte véritable de la menace. Aussi, comment comprendre qu’à l’aéroport international JFK de New York, aucun contrôle n’ait été initié en vue de détecter de potentiels passagers infectés par le virus ? La seule fiche de débarquement contenant entre autres questions «Avez-vous été à proximité d’un malade dans l’avion ?» suffit-elle réellement ? Nul doute que la réponse à cette interrogation est négative. Une véritable prise en compte de la menace d’une «contagion internationale» au virus Ebola est désormais une urgence. Pour l’heure, une information pour le moins inquiétante, rapportée par l’Anac, indique qu’en dépit d’une limitation stricte des vols des compagnies aériennes du Libéria, Guinée et de la Sierra-Leone, une compagnie assurant 2 vols par semaine vers Monrovia, affiliée à d’autres compagnies africaines et américaines, au sein d’un réseau international, pourrait aisément «s’envoler» avec le virus du Libéria vers d’autres parties du monde. Bien curieuse façon de combattre la menace.