Paris – Pendant que le président gabonais, Ali Bongo Ondimba siffle enfin la fin de l’impunité dans son pays, en initiant l’opération « mains propres », son opposant Jean Ping affiche une belle sérénité et refuse d’avoir trempé ses mains propres jusqu’aux coudes dans les caisses de l’Etat.
« Moi je dors tranquillement. Vous ne trouverez rien, absolument rien de vrai en ce qui me concerne si on veut me salir de ce point de vue. Absolument rien. Rien », nous a confié avec assurance l’ex ministre du feu président, Omar Bongo Ondimba de passage dans la capitale française.
L’opposant radical du régime de Libreville a également indiqué qu’il n’a rien géré des fonds alloués lors des fêtes tournantes initiées par son défunt patron dans l’Ogooué maritime, sa province natale.
« Vous pouvez me citer un seul projet géré par moi lors des fêtes tournantes dans l’Ogooué maritime ? Aucun. Tout ce que j’ai fait dans mon village Omboué, dans le département d’Etimboué, je l’ai fait avec l’aide des pays étrangers », a précisé dans un ton ferme et autoritaire, l’ex président de la Commission de l’Union Africaine (UA).
Au Gabon, l’élite et les politiciens ont érigé en art la confusion entre leurs portefeuilles et les caisses de l’Etat.
En juillet 2014, un rapport succinct d’audit financier réalisé sur les régies financières au Gabon par la Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques révélait la disparition de fonds publics ces dix dernières années. L’accent avait particulièrement été mis sur des détournements financiers conséquents opérés sur les deniers publics consacrés aux « fêtes tournantes », soit près de 400 milliards de francs CFA.
Le dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean Eyeghé Ndong, passé à l’opposition depuis la mort de celui-ci a été convoqué récemment par les services d’investigation de la gendarmerie pour détournement de la coquette somme de 97 milliards de FCFA à l’époque où il était chef du gouvernement.
Le Front qui compte deux anciens Premiers ministres, Jean Eyeghe Ndong et Casimir Oyé Mba, a menacé de mettre sur la place publique les dossiers en sa possession concernant les détournements des biens publics. Une menace qui promet un grand déballage d’ici la présidentielle de 2016 à moins que l’opposition et le pouvoir tire le frein à main et signe la paix des braves dans ce dossiers où les criminels sont des deux côtés.