Considérée comme le parent pauvre de la communication depuis de longues années, la radio devrait peu à peu retrouver un certain attrait de la part du gouvernement qui entend en user pour sa stratégie de communication.
Si les grèves à répétition initiées au sein des 2 principales stations de radio publique du pays (Radio Gabon et RTG2) semblent de moins en moins considérées par les autorités qui, assurent les professionnels du secteur, sont éloignés des difficiles réalités vécues par les agents desdits médias, la radio devrait revenir dans les bonnes grâces du gouvernement. C’est du moins le projet qui apparaît en filigrane de la 2e édition du «Café Com», organisée le 30 septembre dernier à Libreville par la cellule de communication gouvernementale.
La rencontre à laquelle ont été conviés patrons de radios publiques et privées, journalistes, animateurs, attachés de presse et conseillers en communication au sein des différents ministères a permis aux professionnels d’échanger leurs expériences et de faire quelques propositions sur le thème : «La place de la radio dans la communication gouvernementale». «Il ne s’est pas agi de se rejeter la pierre, pour déterminer qui a tort ou qui ne fait pas assez d’effort, mais plutôt de réfléchir ensemble et bâtir une nouvelle stratégie de communication», a déclaré Camélia Leclercq-Ntoutoume, responsable de la communication gouvernementale.
Au cours des échanges se sont donc succédé plusieurs intervenants, à l’instar de Hass Nziengui, Alain Nzamba Nzinga, Solange Essole Nguema, Toussaint Ogombé, Régis Massimba et Yves Laurent Ngoma qui ont fait des propositions en vue d’une meilleure intégration de la radio dans la communication du gouvernement. Si pour Mme Leclercq-Ntoutoume, les solutions proposées par les différents intervenants peuvent permettre d’améliorer la vulgarisation de l’action gouvernementale, les panélistes ont, pour la plupart, dirigé le regard des responsables de la cellule sur l’importance des langues locales pour un meilleur accès des populations des localités reculées du pays à l’information. «On ne peut pas communiquer si on n’utilise pas des codes diversifiés pour se faire parfaitement entendre par les destinataires du message que l’on souhaite diffuser», a regretté Théophile Lié Mobassango, journaliste spécialisé dans la diffusion d’information en langues locales à Radio Gabon et Gabon Télévision. Pour lui, «les langues nationales ne doivent pas être oubliées par l’organisme chargé de la communication du gouvernement, dans le sens où, la plus grande population nécessitant d’être au fait des actions du gouvernement sont celles des zones reculées et celles ne maîtrisant pas forcément le français».
Aussi, ont-ils proposé que le gouvernement tisse des partenariats avec des chaînes de radios publiques ou privées, en vue de la création d’émissions qui permettraient de ne plus se limiter à la seule livraison du traditionnel communiqué au terme des conseils des ministres. En somme, si les stratèges de la communication gouvernementale ont reconnu que de nombreux efforts nécessitent d’être faits pour une meilleure implication de la radio, les autorités gagneraient à moins retenir l’information et s’ouvrir davantage aux médias, notamment à la radio dont l’un des avantages est qu’elle touche les populations les plus éloignées.