Bien qu'au cours de son allocution de rentrée des classes, le ministre délégué à l'Education nationale, Serge Emane Nsolet a placé l'année académique sous "le signe de l'apaisement et de la responsabilité partagée", des questions se posent quant au respect du calendrier et à la volonté des enseignants à participer à ce challenge.
Malgré une rentrée des classes effective depuis lundi 29 septembre 2014, plusieurs observateurs restent sceptiques quant au respect du calendrier scolaire. Ces derniers ont émis des réserves sur la volonté des enseignants à rompre avec les grèves qui ont plombé ces dernières années le système éducatif gabonais.
Ils en veulent pour preuve le discours circonstanciel aux relents de négociations, prononcé dimanche 28 septembre par le ministre délégué à l'Education nationale, Serge Emane Nsolet qui a placé l'année scolaire 2014-2015 sous "le signe de l'apaisement et de la responsabilité".
En effet, en dépit des effectifs pléthoriques, le manque d'enseignants dans la plupart des disciplines, le retard dans l'attribution des postes budgétaires aux nouveaux enseignants qui nécessitent des réponses urgentes, le ministre délégué croit en une année scolaire apaisée et a, de fait, invité les partenaires sociaux à la retenue, au regard des 182 salles de classes entièrement équipées et de 4 nouveaux établissements secondaires livrés par l'Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT).
Le préavis de grève du Syndicat de l'éducation nationale (Sena) et l'assemblée générale d'appel à la grève des membres de la Convention des syndicats du secteur éducation (Conasysed) viennent appuyer ces inquiétudes.
D'autant que dans leur ensemble, les enseignants continuent de réclamer de meilleures conditions de vie et de travail, l'attribution des postes budgétaires aux nouveaux enseignants, le paiement des arriérés de vacation, de la Prime d'incitation à la performance (Pip), des arriérés de la Prime d'incitation à la fonction enseignante (Pife), le relèvement de leurs fonctions des responsables de la direction générale des examens et concours (Dgec) pour ne citer que ces points là.
Peut-on espérer une année scolaire apaisée?
Le sit-in des enseignants du pré-primaire dans les locaux du ministère de l'Education nationale qui réclament leurs postes budgétaires promis par leur tutelle depuis 2013 et la régularisation des situations administratives de certains d'entre eux, sonne comme un avertissement de ce que pourrait être, une fois de plus, l'année scolaire qui vient de débuter.