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Exclusif/Patience Dabany: « Je ne me suis pas rendue à Port-Gentil pour déguerpir qui que ce soit »
Publié le mardi 30 septembre 2014   |  Gaboneco


Patience
© Autre presse par DR
Patience Dabany


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La rédaction de Gaboneco.com a rencontré Josephine Kama, plus connue sous le pseudonyme de Patience Dabany, afin que cette dernière s’explique sur les informations relayées par certains médias et selon lesquelles elle aurait ordonné le déguerpissement de nombreuses familles installées à Port-Gentil sur des terrains considérés comme appartenant à l’Etat, mais dont elle affirme détenir les différents actes de propriété.

Gaboneco (Ge): Depuis quelques jours, la presse gabonaise se fait le relais d’une information selon laquelle vous vous seriez rendue à Port-Gentil le 22 septembre dernier pour y effectuer, avec des éléments de la GR, une descente musclée et demander le déguerpissement de nombreuses familles sur différents sites de la ville qui vous appartiendraient. Est-ce vrai ?
Patience Dabany: J'étais effectivement à Port-Gentil le 22 septembre dernier. La raison de ma descente que je ne qualifierai pas de ‘’musclée’’, à Port-Gentil n'était pas de déguerpir qui que ce soit, il s'agissait pour moi de cesser ‘’la mafia’’ qui s'était faite autour de mes terrains.


Je vais d'abord clarifier une chose. Depuis de nombreuses années je vis avec deux agents de la Garde Républicaine (GR) qui se chargent de ma sécurité. Donc peu importe où je me rends, ces deux agents m’accompagnent. En me rendant à Port-Gentil, ils m’ont effectivement accompagnée, pas pour brutaliser ou menacer des gens, mais pour assurer ma sécurité.


Ensuite, je suis bel et bien propriétaire des terrains dont il s'agit ici. J'en détiens des titres fonciers que je peux brandir devant n'importe qui. Ces titres fonciers n'ont pas été acquis récemment, mais depuis de nombreuses années. N'ayant pas fait de travaux sur mes terrains, des personnes s’y sont illicitement installées, ont construit des habitations et ont mis en location ces maisons sans mon aval et ils récupéraient de l'argent à mon insu. Quand j'ai été informée de la situation par l'huissier qui gérait cette affaire avant ma descente, j'ai jugé utile de me rendre moi-même sur les lieux.


Ge : Il se dit que vous vous êtes auto-proclamée propriétaire des sites du cinéma de l’Ogooué, de la cité perdue ainsi que celui du marché Josaphat Rapotchombo. Des terrains qui en réalité, appartiendraient à l’Etat gabonais. Qu’en est-il exactement ?


Patience Dabany: Dans un Etat de droit tel que le Gabon, on ne peut pas s'approprier des terrains librement même si je suis la mère du président de la République. Je détiens des titres fonciers de ces terrains depuis des années et la construction de ces structures aujourd'hui sur mes terrains s’est faite en toute connaissance de l'Etat. Donc, je ne me suis pas auto-proclamée propriétaire, car je construis actuellement une maternité à Port-Gentil, vous constaterez que je ne peux pas construire un tel édifice sur un terrain qui n'est pas le mien.


Ge : Certaines populations vivant sur ces sites sont très démunies. Vous, en tant que mère, n’auriez-vous pas pu leur accorder le droit de demeurer sur vos terrains, car n’ayant pas les moyens de se reloger ? Cela ne vous touche-t-il pas de savoir que des Gabonais seront à la rue dans quelques semaines ?



Patience Dabany: Pour le moment, il n'est pas question de déloger qui que ce soit. Je m’en remets à la loi pour régler ce problème donc je ne peux pas décider du déguerpissement de ces gens. A la loi de faire son travail.


Un propriétaire ne peut donc pas se plaindre de l'anarchie qui s'établit sur son site, même s'il s'agit de la mère du Président de la République ? Tout doit tourner autour de la fonction de mon fils? Je dis non, je suis une citoyenne et j'ai besoin que justice soit faite sur tous ceux qui se sont appropriés mes terrains sans mon accord et qui ont décidé d’en disposer à leur guise.


Je n'ai demandé à personne de sortir de telle ou telle maison, ma visite à Port-Gentil n'avait pas vocation à chasser quiconque. Au contraire, je sécurise même ces locataires qui paient des loyers à des "voleurs" qui se sont présentés comme propriétaires de ces terres alors qu'il n’en est rien. Pour moi aujourd'hui, mes adversaires sont les faux propriétaires et personne d'autre.


Ge : Qu’est-ce qui, selon vous, motiverait la presse gabonaise à relayer cette information ?


Patience Dabany: Je subis le fait d'être la mère du président de la République et c'est la raison qui pousse une certaine presse à me diffamer. On me traine dans la boue comme si j’avais commis un crime, alors que je défends uniquement mes droits !


Ge : Un dernier mot ?


Patience Dabany: Cette histoire prend une tournure médiatique qu’elle ne mérite pas. Je défends pourtant ces Gabonais qui payent leur loyer à des inconnus qui les volent publiquement. Le but de mon voyage à Port-Gentil est de traquer ceux qui se sont autoproclamés propriétaires, mais pas ceux qui y habitent. L'affaire a été portée devant la justice, je me réfère à elle désormais.

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