L’ONG de protection de l’environnement s’indigne et s’étonne de la relative clémence dont bénéficient les braconniers.
Décidément, le braconnage d’éléphants et le trafic d’ivoire continuent de faire des adeptes. Le cas de sieur Rodrigue Messimo alias «Obama» est pris en exemple pour illustrer les manquements qui n’aident pas à protéger les éléphants et partant la faune entière. Le 11 août 2013, ce monsieur, présenté comme «un baron de l’ivoire» est arrêté par la Police judiciaire à Franceville. On apprend alors qu’il a déjà arrêté 2 fois sans que les sanctions ne soient à la hauteur de ses actes. Certes, rappelle alors l’ONG Conservation Justice, il avait déjà purgé une peine de 6 mois mais en tant que multirécidiviste, il aurait dû écoper du double, conformément aux dispositions du Code forestier.
Bien avant ces faits, précisément en janvier 2013, «Obama» avait été arrêté par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), qui fera appel suite à la décision du tribunal de Makokou. En appel, le délinquant fut condamné et la confiscation de son véhicule ordonnée. Il lui fut également demandé de s’acquitter de dommages et intérêts pour la somme de 6.000.000 francs. En dépit de cela, en août 2013, Rodrigue Messimo était de nouveau arrêté en possession de 10 défenses d’ivoire, pour un poids total de 93 kg. Un de ses acheteurs habituels, Hamadou Djamad, alias Abib était appréhendé avant d’être relaxé par le parquet. Quelques mois plus tard, le même Abib était de nouveau arrêté en possession de 50 kg d’ivoire qu’il essayait de faire passer par l’aéroport de Franceville. Dans ce cas le procès est toujours attendu. Mais cela permettra-t-il de démanteler tout le réseau actif dans une grande partie du pays et au-delà ? Comment comprendre que sieur Messimo n’ait pas souvent été condamné comme le veut la loi ? Qui l’a souvent aidé à passer à travers les mailles de la justice ? N’est-il pas le simple maillon d’un réseau plus vaste ? Autant de questions dont les réponses pourraient permettre d’affiner les stratégies de lutte contre le braconnage. Surtout que plusieurs tonnes d’ivoire en provenance du Gabon ont déjà été saisies au Togo, au Bénin et à Honk-Kong
Rappelons que, comme précisé dans le Code Forestier, la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation des espèces intégralement protégées sont interdits et les infractions vis-à-vis de ces espèces sont punies par des peines de 3 à 6 mois de prison avec des amendes allant de 100 mille à 10 millions de francs CFA. En cas de récidive, ces peines sont doublées.