Après la décision en conseil des ministres du 20 septembre dernier de la suppression des précomptes sur solde des fonctionnaires, plusieurs d’entre eux ne comprennent pas exactement les motivations du Gouvernement. D’autres y voient même déjà une forme « d’atteinte à la vie privée ». Un fonctionnaire interrogé sur le sujet à tout simplement répondu à l’endroit du Gouvernement : « de quoi je me mêle ? S’ils ne veulent plus qu’on prenne des crédits, c’est simple, ils baissent leurs salaires et revalorisent les nôtres ! ». Une décision à portée sociale qui est bien loin de faire l’unanimité.
Selon les explications d’Apollinaire Moukila Maka, conseiller en communication du ministre du Budget et des Comptes publics, cette mesure viserait à sortir les agents de l’Etat de l’asphyxie de la dette. Et d’après l’étude menée par le Ministère du Budget et des Comptes publics sur l’endettement des fonctionnaires gabonais, il ressort que sur 85 628 agents publics de l’Etat, 29 524 d’entre eux étaient endettés, soit 34,48%. C’est dire qu’il n’y a pas péril en la demeure, à en croire un agent de l’Etat qui estime que « par cette décision, au-delà de tout ce qu’ils pensent, ils tuent les projets des Gabonais. Ils auraient pu mettre les garde-fous dès le début. Pourquoi c’est maintenant qu’ils s’intéressent aux précomptes, quoi, ils cherchent l’argent ? On fait comment maintenant avec la rentrée là ? ».
Cette mesure qui concerne les agents surendettés laisse cependant libre-cour aux fonctionnaires qui ont des bulletins de solde libres de tout engagement financier. Il est toutefois à noter que toujours selon l’étude du Ministère du Budget, le classement établi qui prend en compte le taux de ponction (plus de 40%) de salaire à la solde indique que les militaires et les policiers viennent en tête, suivis des agents du Ministère de l’Education nationale et ceux de la santé.