Des avocats du barreau du Gabon ont manifesté, le 26 septembre dernier, devant le ministère de la Justice, pour protester contre les méthodes et procédures utilisées pour interpeller l’un des membres de leur corporation.
Le siège du ministère de la Justice a été pris d’assaut, le 26 septembre dernier en matinée, par les avocats qui tenaient à dire leur désarroi face à la procédure jugée «cavalière» utilisée par le parquet de la République pour mettre l’un des leurs aux arrêts. Vêtus de leurs toges, les avocats du barreau du Gabon ont reçu les médias afin de leur expliquer le motif de leur colère.
«Une grande partie des avocats du barreau du Gabon a décidé de venir devant le ministère de la Justice pour protester contre les pratiques du parquet de la République qui, depuis quelques temps, viole systématiquement les règles de procédure et surtout la pratique des mandats de dépôt qu’on décerne à tout-va sans respecter les procédures, en violation de la loi», a expliqué leur porte-parole. «Avec l’affaire de Me Mayila, une de plus, puisque nous avons déjà dénoncé cela à l’occasion de l’affaire Ndoye, nous constatons que ça se poursuit et en plus grave. Aujourd’hui c’est un avocat qui a été placé sous mandat de dépôt. Sans respecter la loi sur la profession d’avocat», a poursuivi Me Jean Remy Bantsantsa, ajoutant : «Il y a une loi qui est le Code de procédure pénale, c’est une loi générale, mais il y a une loi spéciale qui est la loi qui organise la profession d’avocat. Et dans cette loi, il est dit que pour qu’un avocat soit mis sous mandat de dépôt, la procédure qui arrive chez le Procureur doit être transmise, quelle que soit l’infraction, au juge d’instruction. Le juge d’instruction saisi du dossier, écrit au bâtonnier pour avoir son avis et voir les poursuites qui peuvent être engagées contre cet avocat. Dès que le bâtonnier a donné son avis, le premier juge d’instruction peut inculper et décerner un mandat de dépôt. C’est la règle de procédure qui convient dans le cas d’un avocat». Et d’asséner : «Me Mayila a été placé en détention dans des conditions tout à fait irrégulières».
Les avocats ont tenu à préciser qu’ils ne sont pas les avocats de Me Mayila et qu’ils ne sont pas venus le défendre, qu’ils ne disent pas s’il est «coupable ou non». «La situation est extrêmement préoccupante. Quand ça commence comme ça, c’est que ça peut arriver à tout le monde», a déclaré une avocate.