La Chine déploie de grands efforts pour soutenir le système éducatif en Afrique, a estimé la directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova dans une interview exclusive accordée mercredi à Xinhua en marge du débat annuel de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
"Je dirais que je ne vois aucun domaine dans lequel la Chine n'apporte pas un soutien très développé ou ne coopère", a déclaré Mme Bokova.
La Chine a investi dans une fondation visant à améliorer l'éducation en Afrique, a fait remarquer Mme Bokova, qui a ajouté que l'organisme financerait la formation d'enseignants sur le continent.
Mme Bokova a par ailleurs rappelé sa rencontre avec la vice-Première ministre chinoise Liu Yandong la semaine dernière au siège de l'UNESCO à Paris.
"J'ai été ravie d'entendre la vice-Première ministre réaffirmer également le soutien [de la Chine] à l'UNESCO, qui a prolongé le projet au-delà de 2015 pour que nous puissons aider ces pays" en Afrique, a-t-elle déclaré.
"L'UNESCO travaille dans les pays les moins développés d'Afrique", a-t-elle noté avant d'ajouter que le soutien du gouvernement chinois se remarquait également dans les efforts visant à donner aux enfants africains l'accès à une éducation de qualité.
"Je peux dire que nous avons une relation très spéciale avec la Chine", a assuré Mme Bokova, qui était à New York pour assister à une réunion sur l'Initiative mondiale pour l'éducation avant tout, lancée en 2012 par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour accélérer les progrès de l'éducation pour tous.
La directrice générale de l'UNESCO a appelé la communauté internationale à faire un autre effort pour aider les 58 millions d'enfants qui n'ont pas accès à l'éducation dans le monde, car 2015, l'année d'échéance des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), approche.
"Si vous regardez les chiffres du début des années 1990, il y avait plus de 100 millions d'enfants non scolarisés", a-t-elle noté. "Le chiffre de 58 millions est donc une réduction".
"Mais si vous regardez les enfants non scolarisés, vous verrez que la majorité de ces 58 millions d'enfants sont des filles", a-t-elle souligné.
"[Les filles] ne vont pas à l'école à cause de la pauvreté, des distances, de l'insécurité, des stéréotypes et des mentalités", a expliqué Mme Bokova.
C'est pourquoi "nous devons adopter une approche ciblée différente pour scolariser les filles", a-t-elle poursuivi.
"L'Afrique a besoin de deux millions d'enseignants si nous voulons atteindre le deuxième OMD (sur l'éducation, ndlr) et nous savons qu'il nous manque 26 milliards de dollars", a conclu Mme Bovoka.