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Le pays-ci… Jean Eyeghe Ndong : « Si je tombe, je ne tomberai pas seul ! »
Publié le jeudi 25 septembre 2014   |  Gaboneco


L’ancien
© Autre presse par DR
L’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong


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Imaginez un pays où quand la Cours des Comptes convoque un ancien premier ministre passé à l'opposition, pour l'entendre au sujet de malversations financières, ce dernier, au lieu de chercher à prouver son innocence, menace de sortir des dossiers et d'éclabousser toute la République : Bienvenue au Gabon, pays de l'absurdité

Comme dirait mon ami Mbarga, grand débrouillard de son état et observateur avisé de la scène politique africaine, du côté de Douala, « Le pays-ci va me tuer ! », tellement on y voit des choses… enfin… Bref !

Voilà un pays où, pour peu qu’on vous explique que les postes à la tête de la haute administration ne sont ni à vie, ni la propriété de certains qui s’y étaient installés avec l’objectif de les quitter que les pieds devant, on vire opposant !

Un pays où ceux qui ont fait le « système », se rendent compte, 20 ans, 30 ans après, que ce système ne serait finalement pas favorable aux populations ! Oups…

Et qui, aujourd’hui, s’autoproclament les « Zorro » de ce même peuple qui, rappelons-le, est loin d’être aussi c** que certaines grosses têtes de la scène politique nationale pourraient le penser… Bref.

Suite à l’enquête ouverte pour déterminer la responsabilité des uns et des autres dans l’affaire des détournements des budgets alloués à l’organisation des fêtes tournantes, Jean Eyeghe Ndong, au même titre que de nombreuses autres personnalités aux affaires à ladite période, a été convoqué par la Cour des Comptes, pour être entendu. Je dis bien, « entendu »… Pas inculpé, encore moins accusé ou condamné. Bref.

Car au fait de l’organisation consécutive en 2006 et 2007, des fêtes tournantes dans la province de l’Estuaire.

Alors, à l’annonce de sa convocation à la Cour des Comptes pour être entendu, ni une ni deux, le bonhomme rugit et se met à vociférer des menaces à l’endroit de la République !

Tremble, République ! Tremble !

« Je m’adresse à ceux qui aujourd’hui passent pour des donneurs de leçons. Si on m’oblige à délier ma langue, je la délierai. Ça signifie que je ne serai pas le seul concerné, nous serons nombreux, nombreux ! ». Brrrrrrrr…

Je me mets deux secondes à la place de Môsieur Eyeghe Ndong qui, rappelons-le, a construit son départ du PDG et son image politique en mettant en avant son intégrité morale.

En français facile, « je n’ai rien à me reprocher parce que contrairement à beaucoup, je ne suis pas un voleur ».

Ma première réaction sera d’être scandalisé, outré, offensé, que de tels soupçons puissent peser contre ma personne.

« Quoi ? Moi ? Convoqué pour des histoires de détournements ?! ».

Je me dépêcherai ensuite d’aller lever le voile sur cette affaire et laver mon nom de toute insinuation malveillante. Je prouverai ensuite, documents à l’appui, mon innocence. Et comme (je l’avoue !), je suis du genre à basculer facilement et pour un rien, dans le psychodrame, j’exigerai même des excuses publiques de la part de la République !

Bref. Tout le monde saura que je suis INNOCENT.

Mais jamais, au grand jamais, je ne songerais une seule seconde à jouer à « si tu me trahis, je te trahis » que les Blancs appellent « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » !

Je ne crierais pas non plus au complot politique quand on sait qu’à l’heure actuelle, certains hiérarques du PDG, à l’exemple du secrétaire général du ministère du Pétrole, croupissent à « Sans famille ».

Je me présenterais tout simplement, serein, comme tout bon citoyen qui n’a rien à se reprocher, à la convocation de la Cour des Comptes. Et je prouverais mon innocence…

Mais ça, ce n’est que moi oooh. Pitié…

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