Le choix porté sur Madeleine Berre comme nouveau président de la CPG obéit davantage à une logique de poursuite des réformes en cours à la CPG, ainsi qu’à la consécration d’une carrière riche d'une femme qui a su asseoir sa grande influence dans le secteur économique national.
LA Confédération patronale gabonaise (CPG) a renouvelé, lundi dernier, la moitié de son bureau directeur (19 sièges sur 40) en portant à sa tête Madeleine Berre. Celle-ci succède à Henri-Claude Oyima qui, pendant une décennie (2003-2013), a présidé cette institution. Au terme d’un mini-scrutin à huis-clos, l’actuel directeur général du cabinet Deloitte a obtenu 33 voix pour, 4 voix contre et une abstention.Présentée comme la " candidate de la continuité ", Madeleine Berre revendique une parfaite maîtrise des dossiers grâce à son implication dans les grandes opérations de la CPG. " Elle a toujours été à côté de nous. Aujourd’hui, elle connaît tous les dossiers et toutes les réformes que nous avons engagées. Quand nous avons reçu le chef de l’Etat, la première à qui nous avons passé la parole, c’est bien elle, pour interpeller le chef de l’Etat sur ces sujets. Nous sommes donc dans la logique de la continuité, c’est-à-dire qu’on a quelqu’un qui connaît la maison, qui connaît les rouages de fonctionnement. Nous rajeunissons, c’est du jeune, et nous féminisons, parce que c’est une femme et redynamisons, parce que c’est une femme dynamique ", a souligné le président sortant, Henri-Claude Oyima. " J’ai été associé à toutes les discussions, ces trois dernières années, et cette proximité m’a permis d’avoir une bonne vision du fonctionnement de nos instances. J’ai appris, au cours de ces années, en tant que président de la commission juridique et fiscale, à observer, à écouter, à comprendre le parler, l’essentiel, comment faire passer des décisions, et toujours l’intérêt collectif de la CPG ", a souligné, pour sa part, Madeleine Berre.La nouvelle présidente de la CPG devra s’atteler, dans les prochains mois, à l’organisation des Universités de la CPG, à l’élaboration du Code de protection sociale et du nouveau Code du travail, entre autres. " Les chantiers ne me seront pas nouveaux. Je les ai déjà identifiés, puisque j’ai eu le plaisir et l’honneur d’être associée à ces priorités-là. Nous comptons donc continuer les chantiers que nous avons démarrés, poursuivre les réformes aux plans social et fiscal ", a-t-elle assuré.La nouvelle présidente de la CPG est forte d’une expérience d’une vingtaine d’années en conseil juridique. Associée, elle dirige l’activité de Conseil juridique et fiscal du cabinet Deloitte. Actuellement membre de la Commission nationale de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires) et présidente de l’Association Ohada-Gabon, Madeleine Berre participe également à l’élaboration et à la vulgarisation du droit des affaires et du travail dans le cadre de séminaires nationaux et sous-régionaux.
La CPG contribue à hauteur de 80% à la réalisation du Produit intérieur brut (PIB) et représente 90% de l’emploi dans le secteur privé formel et légaliste. Ancêtre de l’Union interprofessionnelle du Gabon (UNIGABON) créée le 4 septembre 1959, la CPG existe depuis 1978. Elle rassemble, au travers de 17 syndicats, 300 entreprises dans 22 branches d'activités.