Invité par le président de la République à prendre part aux discussions sur le changement climatique et son impact sur l’environnement, organisé dans le cadre de la 69è Assemblée générale des Nations unies, le Pr Lee White, secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), surpris au petit-jeuner dans un hôtel new-yorkais, a été abordé sur trois questions.
Gabonreview : Quelque peu absente sur les médias nationaux ces derniers temps, comment se porte l’Agence nationale des parcs nationaux, et quelle est désormais son implication dans la mise en pratique de la politique de l’Etat pour ce qui est du développement durable?
Lee White : L’ANPN se porte bien et la confiance renouvelée des autorités gabonaises en tête desquelles le président Ali Bongo Ondimba le montre. Aussi, est-il important de rappeler que le budget de l’Agence est parti de 500 millions de francs CFA en 2010 à 7 milliards en 2014. Ce qui apparaît comme la preuve de la confiance que les autorités placent en moi. Une confiance basée en partie sur notre engagement selon lequel, à l’ANPN, nous avons promis, dès ma nomination, de trouver, chez les partenaires internationaux, un franc en plus de ce que l’Etat nous versait. Et grâce à cette promesse, pour l’année 2015 j’ai déjà sécurisé 15 milliards de francs CFA. Même si cela reste insuffisant, le président de la République a depuis montré sa détermination à mettre en œuvre sa politique axée sur le respect de l’environnement et la préservation de l’écosystème. Ceci se vérifie d’ailleurs par la mise en œuvre de récentes lois, notamment dans le domaine du respect de l’écosystème en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles sur le territoire national.
C’est donc dire que depuis ces dernières années les choses ont fortement évolué. L’un des exemples majeurs est la nouvelle contrainte qui implique aux exploitants de tous secteurs de procéder à une étude d’impact au préalable, en plus de fournir aux autorités compétentes un rapport annuel de leurs activités sur des lieux précis.
Pourtant, le soutien de l’Etat à l’ANPN ne lui a pas permis de venir définitivement à bout des braconniers et même que les éco gardes semblent débordés, notamment dans le parc de Minkébé. Qu’en est-il?
Jusqu’à ce jour, le Gabon est l’un des seuls pays où les parcs nationaux ont été construits sur de véritables bases scientifiques, avec une bonne répartition des missions pour chaque entité. A Minkébé, devant la difficulté à endiguer définitivement le braconnage, l’ANPN qui y a déployé des éco gardes, travaille en collaboration avec l’armée gabonaise. Dans ce parc nous avons 120 militaires parce qu’on ne pouvait pas assumer tout, tout seuls. De même, si on ne peut pas dire qu’on a la maîtrise totale de la situation dans le parc de Minkébé, on peut dire qu’on travaille à une meilleure gestion de cette zone.
Il faut aussi ajouter que nos éco gardes qui sont des experts de la forêt, ont suivi des formations données par des unités de défense internationales. De plus, ce problème n’est pas unique au Gabon. A travers le monde, en 10 ans, on a perdu 1000 éco gardes. C’est dire!
Invité à prendre part aux échanges sur le braconnage et la protection des éléphants, comment évaluez-vous la politique de l’Etat gabonais en la matière?
Vous savez, pour moi il y a une relation entre la bonne gouvernance dans un pays et le nombre d’éléphants dans ses forêts. Les pays qui ont le plus d’éléphants sont les mieux gérés. Le Gabon, dans ce domaine, fait figure d’exemple.