Auteur principal du rapport sur la « Diversification et la compétitivité des exportations au Gabon », Rick Emery Tsouck Ibounde, économiste à la Banque mondiale au Gabon, dresse, dans cet entretien exclusif, le constat sur la politique économique du pays.
L’Union : Pourquoi tous les efforts de diversification de l’économie gabonaise ne sont pas parvenus, jusque-là, à réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole ?
Rick Emery Tsouck Ibounde : (...) Le pétrole représente 80% du total des exportations gabonaises. Ce qui signifie que l’économie gabonaise demeure encore peu diversifiée. Une si forte concentration des exportations expose fortement le pays à plusieurs risques parmi lesquels : la persistance d’une économie duale avec un secteur moteur dominant qui a un faible effet d’entraînement sur le secteur non pétrolier ; une volatilité excessive des revenus résultant des fluctuations des prix internationaux du pétrole ; des déséquilibres macroéconomiques, car les activités pétrolières et minières créent souvent une inflation nationale en tirant les coûts de certains produits clés tels que les services, l’immobilier, la main-d’œuvre qualifiée et les produits intermédiaires vers le haut. (...)