Libreville, Le procureur Edzo Edzo complice dans l’affaire de fausse monnaie qui accable Me Louis Gaston Mayila aurait tenté de se suicider durant sa garde à vue à la Police judiciaire (PJ), a appris Gabonactu.com de source très bien informée.
M. Edzo Edzo a été conduit d’urgence au CHU d’Angondjè où il est gardé par des gendarmes. Gabonactu.com n’a pas obtenu plus de détails sur le mode opératoire utilisé par le magistrat pour tenter de mettre fin à sa vie.
Le magistrat aurait servi de caution juridique dans une rocambolesque affaire de fausse monnaie dont la principale victime est Me Louis Gaston Mayila, avocat au barreau de Libreville mais plus actif dans la politique où il a passé le plus claire de sa vie en qualité de ministre (à plusieurs postes) et de chef de parti politique.
En effet, Louis Gaston Mayila, avait porté plainte à la PJ pour vol de voiture. Des mafieux qui lui auraient miroité une affaire de vente de terrain lui ont menacé de mort durant une prétendue visite du fameux terrain. Selon sa version des faits racontée par une source proche de l’enquête, Mayila a été forcé de verser 30 millions de FCFA à ses prétendus vendeurs de terrain. Mais l’homme n’avait que 3 millions dans sa poche. Dans le groupe de personnes qui lui réclamaient cet argent, il y avait un gendarme armé, un magistrat et un agent civil du CEDOC.
Le pistolet pointé à la tempe, Mayila accepte de céder sa voiture au gang pour sauver sa vie. Les gangsters acceptent un seul compromis : le raccompagner chez lui à bord de son luxueux Range Rover.
Mayila prend les commandes de la voiture et roule jusqu’à son domicile avant de laisser partir ses bourreaux avec la voiture. Ceux-ci lui auraient menacé de mort s’il portait plainte ou révélait l’affaire au grand public.
Mayila qui n’a pas appelé au secours porte plainte à la PJ, une heure plus tard pour vol de voiture. Il précise à la police que son véhicule est doté d’un GPS. C’est cette technologie qui aurait permis à la PJ de localiser la voiture chez un homme présenté comme un magistrat. M. Edzo-Edzo aurait reconnu que la voiture appartenait à Louis Gaston Mayila.
Sentant sa carrière menacée, Me Edzo-Edzo fond en larmes et supplie la police de ne pas révéler son nom dans la procédure. Trop tard. Il passera des heures d’interrogatoire à la PJ. Sa déposition est précieuse. Tous les éléments du gang sont rattrapés. La PJ met également la main sur l’arsenal qui permettait à ces prétendus faussaires de fabriquer la fausse monnaie ainsi que le pistolet qui lui servait d’ultime recourt pour intimider ses victimes.
Cependant cette précieuse coopération ne permet pas de dédouaner le magistrat. Il est placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire. Humilié et confus, il a donc tenté un acte de bravoure sinon de lâcheté : se suicider. Mais Dieu n’a pas voulu prendre son âme à l’instant. Il médite sur son désormais triste sort sur un lit d’hôpital.
Quant à Mayila, sa situation n’est pas aussi enviable. Les hommes qu’il accuse de vol de véhicule lui offrent une riposte foudroyante. Ils soutiennent qu’ils étaient dans un deal de fabrication de fausse monnaie.
Selon le gang, à Angondjè où tout s’est gâté, Mayila était parti conclure l’affaire de la fausse monnaie mais il n’aurait pas apporté les 30 millions de FCFA exigés pour conclure l’affaire. D’où le déchirement qui aurait conduit l’affaire auprès des autorités.
Vendredi, le cabinet de Me Mayila a été perquisitionné sur autorisation du bâtonnier. L’homme a été relaxé. Il est chez lui en attendant la suite de cette troublante affaire qui risque de brouiller gravement sa carrière politique.