L’année 2014 s’annonce mouvementée pour les autorités gabonaises qui peinent, présentement, à se départir de la pression qui pèse sur elles. En effet, comme ceux de la Conasysed (éducation), du Synapap (audiovisuel public), des agents licenciés de la Caisse nationale de sécurité sociale, les travailleurs de l’Aresga, une coalition de syndicats, promettent de rentrer dans la danse qui assombrit le climat social gabonais, à compter du 5 décembre prochain si aucune solution idoine et pérenne n’est apportée à leurs revendications.
Le pavoisement inédit de la ville de Libreville, en cours de réalisation depuis quelques semaines, pour les fêtes de fin d’année 2013 suffira-t-il à faire oublier aux partenaires sociaux les maux qui les accablent au quotidien ou permettra-t-il au gouvernement Raymond Ndong Sima de bien festoyer pour oublier la difficile année 2013, est-on tenté de s’interroger ou d’ironiser, au regard de la vraisemblable indifférence des dirigeants face à une crise sociale qui prend de plus en plus de l’ampleur.
Loin des idées qu’ils se font de la crise sociale qui tétanise les administrations gabonaises, avec des répercussions sur le quotidien de la population, il importe au Premier ministre, Raymond Ndong Sima, et aux membres de son équipe gouvernementale de s’arrêter un moment et de mettre la tête hors des baies vitrées de leurs cabinets respectifs pour observer les mouvements et écouter les cris de détresse de ces syndiqués, hommes et femmes, qui ne réclament que l’amélioration de leurs situations, sociale et professionnelle.
L’équation actuellement en élaboration au sein des bases syndicales ne présage en effet rien de bon pour «l’avenir en confiance» promis par le président Ali Bongo Ondimba. Car, aux cas complexes de la de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed), du Syndicat national des professionnels de l’audiovisuel public (Synapap) et des agents licenciés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui turlupinent actuellement les autorités gabonaises, va s’ajouter dans les prochaines quarante huit heures celui de l’Aresga qui conformément à la date d’expiration de son préavis de grève déposé le 26 novembre dernier entamera une «grève illimité» le 5 décembre 2013.
La grève générale qui avait été désamorcé en mars dernier à l’issue de la signature des procès-verbaux portant sur l’aboutissement de plusieurs points de revendication, obtenue après une série de négociations aussi âpres les unes que les autres, risque de ressurgir tel un phœnix qui renaît de ses cendres si, le chef de l’État et le gouvernement venaient à opter pour l’indifférence vis-à-vis des revendications de l’Alliance pour le renouveau syndical au Gabon (Aresga), une coalition qui fédère 12 organisations et structures syndicales.
Ces partenaires sociaux qui promettent des surprises pour la clôture de l’année 2013 et le début de 2014, revendiquent le paiement des rappels, la publication de la nouvelle grille salariale avec revalorisation du SMIG et du point d’indice, la mise sur pied d’une commission tripartite (patronat-travailleurs-gouvernement), la révision des conventions collectives et des accords d’établissements, l’application de la loi 21/2011 qui octroie une prime d’allocation de rentrée scolaire de 62.500 francs CFA aux enfants dès l’âge de 3 ans dont la prise d’effet devait intervenir à la rentrée scolaire de septembre 2013… pour ne citer que ces doléances.
Ce contexte qui coïncide avec l’organisation des élections locales et municipales dont la campagne démarre ce 4 décembre, est résolument délétère. Surtout que la capitale du pays, Libreville, va se vider des décideurs du pays dès ce week-end. De quoi laisser croire aux mouvements revendicatifs sus cités que les pouvoirs publics les snobent.