Les effets des travaux de réaménagement et de réhabilitation du réseau de distribution et d’adduction du précieux liquide commencent à se faire sentir. Petit à petit, tous les quartiers de la capitale retrouvent l’eau potable.
La question de l’accès à l’eau potable à Libreville et ses environs est toujours et encore au centre des préoccupations des opérateurs publics et privés. Avec pour objectif l’augmentation des volumes d’eau transportés de cette usine jusqu’à Libreville et sa périphérie, les travaux de renforcement de la capacité de pompage de l’usine de traitement de Ntoum sont en cours.
Depuis quelques semaines, en effet, l’eau courante se fait de moins en moins rare dans les robinets. Dans les quartiers qui en étaient jusque-là totalement privés, à l’instar de Kinguélé, Avéa, Nzeng-Ayong, Montalier, Agondjé, Bambouchine, Okala, Nkembo ou Sotega, entre autres, c’est un graduel retour à la normale, même si cela se fait à des heures indues et à un débit si faible qu’il faut une patience de chef scout pour remplir un seau de 20 litres. Pour ce faire, il a fallu augmenter progressivement le volume de l’eau distribuée. Ainsi, de 170 000 m3 d’eau/jour distribués en début d’année, l’on a atteint les 205 000 m3 d’eau/jour. Ce qui représente une augmentation du volume de 35 000 m3 d’eau/jour.
Voulant s’assurer de l’effectivité de cette augmentation des capacités de distribution, le président de l’ONG SOS Consommateurs, Christian Abiaghe Ngomo, a sillonné quelques quartiers, en compagnie de ses collaborateurs. Il a ainsi pu toucher du doigt la réalité du terrain. « Les résultats observés au sortir de cette mission sont à saluer», a-t-il déclaré au terme de son périple.
Dans plusieurs quartiers de la capitale, il fallait en effet veiller devant son robinet, à des heures tardives, et prier pour que l’eau arrive. Pis, il fallait parfois attendre 2 ou 3 jours, voire plus pour espérer obtenir le précieux liquide. Dans certains quartiers tels Okala-carrière, les pénuries d’eau ont parfois duré 8 ou 10 mois voire 1 année entière. Aujourd’hui, les choses semblent être en train de changer. «C’est vrai qu’il y a de l’eau qui coule désormais dans nos robinets. Mais, parfois au compte-gouttes. C’est déjà mieux que rien», déclare un habitant de Montalier. Comme lui, à Nkembo, dans le 2e arrondissement de Libreville, les membres d’une famille s’étonnent de la permanence de l’eau dans leur robinet. «Cela remonte à quelques semaines qu’on n’a plus à attendre 2 heures du matin pour remplir les bidons. Il y a de l’eau en permanence. On n’avait pas vu ça depuis des années», note une mère de famille, qui espère simplement que la situation va perdurer.
Un peu partout dans la commune de Libreville, on note une relative amélioration de la distribution en eau potable. Même si elle arrive parfois avec des tensions variables, elle a au moins le mérite d’épargner aux familles les détours vers les puits ou rivières. Les tensions variables notées ça et là sont dues, selon une source proche de la SEEG, au fait que durant la longue période de pénurie, de nombreux tuyaux et conduites d’eau se sont oxydés, ont rouillé et se sont percés, provoquant ainsi d’énormes fuites et pertes du vital liquide. La SEEG entend y rémédier dans les meilleurs délais. Si la société a déjà déployé deux camionnettes traqueuses de fuites à travers Libreville, elle en a commandé trois autres pour combler au plus vite ces pertes d’eau ayant nécessirement un impact sur le débit.