Entamées depuis quelques semaines, les auditions des personnes soupçonnées d'avoir participé aux détournements des deniers publics durant les fêtes tournantes de l'indépendance viennent de connaître d’importantes avancées. En effet, placés en détention préventive pour certains ou ayant déjà reconnu les faits qui leur étaient reprochés pour d'autres, plusieurs prévenus se sont empressés de rembourser une partie des fonds indûment perçus.
Les auditions des personnes interpellées pour crimes économiques dans le cadre de fêtes tournantes du 17 août se poursuivent dans un calme relatif et ont commencé à porter leurs fruits.
"De nombreux cadres que nous auditionnons ici reconnaissent les faits qui leur sont reprochés et acceptent même de rembourser" se félicite un magistrat qui explique que la méthode consiste d'abord à placer le prévenu sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville.
Parmi les personnes qui ont accepté de restituer les montants indûment perçus en échange de leur liberté, figurent Jeannot Kalima, ancien directeur de cabinet de l’ex ministre des Travaux publics, ainsi que des opérateurs économiques des villes de Ndendé, Port-Gentil et Gamba.
S'agissant de Jeannot Kalima, après un bref séjour à la prison centrale de Libreville, celui-ci aurait déjà remboursé la somme de 65 millions de Fcfa versés dans un compte ouvert à cet effet à la Caisse de Dépôts et de Consignation (CDC) et auxquels s'ajoutent une caution dont le montant n'a pas été révélé. A sa suite, plusieurs opérateurs économiques également épinglés dans ce dossier ont commencé à rembourser les montants détournés. C'est le cas de la responsable de l'entreprise Idées 2000 qui a également décidé de rembourser 600 millions de francs perçus pour livrer des meubles dans le cadre des fêtes tournantes dans la province de la Nyanga.
Mais au parquet on est bien loin d’en avoir fini avec ce dossier. Car, précise-t-on, ces remboursements et libérations ne sont pas synonymes d'abandon des poursuites judiciaires, bien au contraire. Les procédures engagées contre ceux et celles soupçonnés d'avoir participé de près ou de loin à des crimes financiers sont maintenues jusqu'aux délibérations finales.
D'autant que certains dossiers exigent un travail minutieux pour prouver la culpabilité des uns et des autres dans les détournements de fonds enregistrés lors des fêtes tournantes.