Le 2ème quotidien du pays est absent des kiosques depuis le 15 septembre dernier. Une situation qui serait due à des impayés d’imprimerie, estimés à 71 millions de francs.
La gestion de l’Agence gabonaise de presse (AGP) devient plus qu’inquiétante aussi bien pour les autorités que pour les usagers. Régulièrement, son journal est privé de parution pour des raisons d’impayés d’imprimerie. Le nouvel épisode de ce triste feuilleton, qui se veut désormais semestriel, fait état d’une dette de 71 millions de francs.
Selon des sources proches du dossier, lassée de toujours attendre le règlement de ses factures, mais aussi de se montrer conciliant vis-à-vis des dirigeants de cet organe de presse, l’imprimeur exige le payement intégral de son dû. «Le directeur ne peut pas emprunter pour chercher à régulariser la situation. Il ne peut non plus sortir l’argent bloqué au niveau du Budget ou à la Caisse de dépôt de consignation. Or, notre créancier se refuse de traiter avec l’État sur la base de règlement après livraison. Il veut un règlement cash de sa prestation», a indiqué une source proche du titre.
Tiré à 10.000 exemplaires par jour, on se demande bien comment cet organe de presse, qui jouit également des subventions de l’État et emploie de nombreux fonctionnaires, peut se retrouver dans une telle situation. Pour les agents, cet état de fait n’est que la conséquence d’un manque de stratégie et de faiblesses en termes de gestion. «Notre directeur lui-même ne cesse de répéter à qui veut l’entendre qu’il n’est pas manager, qu’il ne connaît rien du management d’une entreprise. Et qu’il est juste journaliste (…)», confie un agent. «Notre structure est à son plus bas niveau de productivité : tout le monde se plaint ici, les autorités nous écoutent pourtant, mais personne n’ose bouger le petit doigt. C’est à croire que l’anéantissement de la boîte fait partie d’un projet inavoué», conclut la source. Autant dire que les médias publics doivent, plus que jamais, être repensés.